Par croissanceafrique
Le Canada pourrait, avec l’arrivée de Joe Biden à la présidence des États-Unis, enfin venir à bout de l’affaire Meng, qui dure depuis décembre 2018. Comme le déclarent ses avocats, le mandat d’arrêt délivré à son encontre repose sur des soupçons d’infraction aux sanctions américaines contre l’Iran, notamment de fraude bancaire et électronique, qui sont infondés. La demande des États-Unis de détenir et d’extrader Mme Meng était en soi un acte profondément politique, qui n’a plus lieu d’être après le départ de M. Trump de la Maison Blanche. En prenant ses fonctions, l’administration Biden pourrait signer le relâchement éventuel des tensions sino-américaines, et l’administration canadienne n’aurait plus alors de raison pertinente de garder la directrice financière de Huawei en détention.
Cet apaisement aurait potentiellement pour conséquence une amélioration du commerce de l’Afrique avec les deux parties. Au cours des dernières années, le continent s’est retrouvé prise au piège de la guerre commerciale qui les opposait. Rappelons que sous l’administration Trump, la politique d’investissement était motivée par la volonté d’ouvrir les marchés uniquement aux biens et services américains. Sa politique commerciale favorisait les accords bilatéraux plutôt que multilatéraux. De plus, le président sortant s’était opposé aux accords commerciaux avec plusieurs pays, les considérant comme défavorables aux États-Unis, dénonçant le manque d’importance de ces marchés. Il est donc venu le temps pour le Grand Continent de renouer avec l’administration américaine en tirant parti de l’arrivée de Joe Biden au pouvoir, dont la campagne a promis un changement de ton, le rétablissement d’une réelle diplomatie entre africains et américains.
Les pays africains devraient saisir les opportunités offertes par le libre-échange continental pour tracer leur propre avenir. Ils devront s’adapter à un environnement mondial encore plus incertain. Cela permettra d’accélérer le développement de chaînes de valeur transfrontalière dans le domaine de l’agriculture, des ressources naturelles ou encore de la santé.
Daouda Bakary KONE