(CROISSANCE AFRIQUE)- De 1960 à nos jours, le Mali a connu des crises multidimensionnelles caractérisés par des rebellions armées des coups d’Etat, des tentatives de coup d’Etat et diverses crises politiques ainsi que des conflits inter et intra-communautaires meurtriers qui ont entrainé des violations graves et nombreuses des Droits de l’Homme occasionnant de grandes souffrances pour les populations.
Notamment de 2012 à aujourd’hui le pays traverse une crise multidimensionnelle dont des violations graves des droits humains ont été causées. Il s’agit entre autres, des assassinats, enlèvements et tentatives d’enlèvements de personnes, menaces, disparitions, viols, amputations, flagellations, destructions de patrimoines culturels, maltraitances psychologiques, destructions et extorsions de biens. D’où la création de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) en 2014 qui au jour d’aujourd’hui a tenu cinq (5) audiences publiques sur différents thèmes de ces violations.
Pour faire face au besoin de reconnaissance de ces violations et des réparations de préjudices causés aux victimes en vue de la restauration de la paix et de la réconciliation, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) a sollicité l’appuis de la coopération Allemande au développement à travers le Projet d’Appui à la Stabilisation et à la Paix (PASP/GIZ) pour restituer les travaux des différentes phases du processus inclusif d’élaboration de la politique de réparation dans ces différentes antennes de la CVJR.
Le jeudi 29 septembre 2022 au Centre de formation des collectivités territoriales (CFCT), est tenue une séance de restitution de la politique de réparation au niveau de l’antenne régionale de Bamako de la CVJR et plaidoyer pour la création de l’Agence nationale de gestion des réparations en faveur des victimes (ANGRV). L’objectif général de l’atelier selon le 1er vice-président de la CVJR, EL Hadj Sidiki Konaké, est d’amener les différents acteurs à une meilleure connaissance et appropriation du contenu de la politique de réparation afin de s’assurer de sa mise en œuvre rapide. De façon spécifique, il s’agit de mobiliser les leaders des organisations des victimes, les organisations de défense des droits de l’hommes, les antennes de régionales de la CVJR et les acteurs étatiques pour la création de l’agence de réparation chargée d’administrer les réparations ; amener les organisations des victimes et la société civile à mener des actions de plaidoyer auprès des décideurs pour la mise en œuvre rapide de la politique de réparation et formuler des recommandations pour la création de l’agence des réparations.
Cette journée de restitution a visé environ trentaine (35) personnes qui sont issues des organisations de la société civile, des représentants de l’Etat, des organisations des victimes, des représentants de la CVJR, de la collectivité et du Conseil National de Transition (CNT).
A noter que l’objectif général de la politique nationale de réparation est de restaurer la dignité des victimes en leur accordant par voie administrative et non judiciaire des réparations pour les préjudices qu’elles ont subis du fait des violations graves des Droits de l’Homme commises en lien avec les crises que le Mali a connues depuis 1960.
IB KONE