(CROISSANCE AFRIQUE)-Devant les soupçons de corruption généralisée sur les deniers publics, la contrefaçon de plus en plus grave de billets de banque et vu qu’une plus grande partie de la communauté internationale s’active pour limiter les effets des transferts illégaux de devises issus des pays en développement, il est possible que les phénomènes de thésaurisation d’argent liquide soient très probables.
La découverte’ dans la demeure du Président sud-africain, de fortes sommes en est un indice probant de même que la révélation faite par la Banque centrale du Nigéria, selon laquelle au moins 80% de la monnaie mise en circulation se trouverait en dehors des circuits bancaires.
Lorsqu’on ajoute à ces facteurs, les récents soupçons de détournement de deniers publics liés à la gestion de l’épidémie de covid dans plusieurs pays, on s’aperçoit qu’il y’ a de quoi s’inquiéter.
Ce phénomène de thésaurisation d’argent mal acquis semble être une réalité, probablement à grande échelle, sur le continent.
S’il n’est pas contrôlé, il peut conduire à une crise économique et financière encore plus grave, menant à une dépression économique.
Cela peut paraître surprenant, mais beaucoup de gens aujourd’hui , par crainte de l’avenir, semblent faire le choix d’avoir des billets à domicile plutôt que de tout mettre dans les circuits bancaires.
Les inconvénients de la thésaurisation sont nombreux et pourraient être dommageables pour les économies.
1 Effets d’éviction monétaire et manque à gagner en terme de liquidité
2 Inflation galopante
3 Rétrécissement des capacités d’épargne nationales
4 Faiblesses des investissements productifs
5 Accroissement des inégalités et de la pauvreté.
Les banques ont-elles vraiment de l’avenir dans ces conditions et vu les faibles taux de rémunération qui n’ incitent plus les ménages à épargner?
Il convient d’amener les banques centrales à plancher sur cette question afin de lui apporter une réponse.
Une des solutions pourrait être que lesdites banques centrales lancent un ultimatum pour une utilisation dans un délai raisonnable de la masse monétaire en circulation thésaurisée. Au delà duquel délai, une autre forme de signe monétaire comme de nouvelles coupures serait mise en circulation.
Cette solution a pour avantage de pousser d’éventuels détenteurs de signes monétaires thésaurisés à les utiliser rapidement dans l’économie vu les risques de perte d’avoirs possibles Les meilleures pratiques internationales ce sont des changements de billets tous les 5 à 8 ans.
L’Institut d’émission cherchera donc à reprendre le contrôle sur cette masse monétaire, en obligeant les délinquants financiers à retourner les billets dans ses coffres. Bien entendu cette stratégie consistant à émettre de nouvelles coupures devrait être accompagnée d’un contrôle strict des transferts de devises à l extérieur. Je réfléchis sur la problématique mais n’ ai pas encore la solution. C’est pourquoi nous souhaitons qu’un large débat lui soit consacré
Magaye GAYE
Économiste international
