(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Niger, l’usine de la Somaïr , filiale d’Orano a cessé sa production de concentré d’uranium, et a basculé en « maintenance anticipée », sous une fine crise politique en raison des sanctions qui bloquent l’approvisionnement en produits réactifs, le vendredi 8 septembre auprès du groupe, spécialiste français du combustible nucléaire.
« Nous ne sommes pas dans une situation d’urgence à court terme. Cette nouvelle organisation (…) nous donne de la visibilité jusqu’à la fin de l’année », selon le porte-parole à Paris, precisant qu’en raison de l’amenuisement de ses stocks de produits chimiques, le site de la Somaïr a été amené à aménager l’organisation du travail en anticipant ses activités de maintenance », a indiqué à l’AFP un porte-parole du groupe à Paris.
Il faut signaler que « L’usine (de traitement du minerai) a été provisoirement mise en opération de maintenance anticipée », a précisé cette source, ajoutant que « ces dispositions favoriseront le fonctionnement des installations dans des conditions optimales dès que la situation le permettra ».
Toutefois, Orano précise que la mine est « toujours en pleine activité » et le travail de ses salariés et d’une partie de ses sous-traitants maintenu. Cette phase de maintenance a débuté lundi, selon un autre-parole du groupe à Niamey. « Nous sommes optimistes quant à une résolution rapide de la situation », a-t-il dit.
Notons que la décision d’avancer cette maintenance initialement programmée pour début 2024, fait suite » à l’épuisement des stocks de réactifs essentiels pour maintenir notre production en cours, du fait justement de la fermeture des frontières des pays voisins du Niger », a expliqué ce porte-parole basé au Niger.
Notons que ces sanctions commerciales ont été imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour faire plier les militaires putschistes au pouvoir depuis le 26 juillet. L’usine de traitement permet de produire le concentré d’uranium naturel – le Yellow cake – à partir de l’uranium extrait de la mine.
Pour rappel, à sa sortie de la mine, l’uranium est concassé puis mis en solution à l’aide de ces réactifs chimiques, qui font défaut aujourd’hui. L’uranium est ensuite commercialisé auprès de clients électriciens, afin d’être converti et enrichi, en vue de la fabrication du combustible destiné aux centrales nucléaires. Le saviez-vous, l’uranium du Niger est exporté « vers la France ou le Canada » à raison de « 4 à 6 bateaux par an ».
Moussa KONE