(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Nigeria, le think tank local Agora Policy en collaboration avec la fondation philanthropique américaine MacArthur Foundation a indiqué le 5 novembre 2023 que les pertes économiques dues au changement climatique au Nigeria pourraient atteindre 460 milliards USD d’ici 2050. Pour remédier à cela, les autorités devraient prendre des » mesures urgentes d’adaptation » et le contraire sera négatif pour le Pays de Bola Tinubu.
Ce rapport s’intitule « Climate change and socio-economic development in Nigeria ». Il souligne que Nigeria, un des pays le plus peuplé d’Afrique subit déjà de plein fouet les effets du dérèglement climatique malgré sa faible contribution aux émissions mondiales de gaz à effets de serre.
Ainsi, les événements climatiques extrêmes comme les sécheresses, les inondations, les épisodes de canicules et les feux de forêt provoquent des pénuries d’eau, alimentent la désertification, accélèrent l’érosion des côtes, endommagent les infrastructures, diminuent les récoltes et augmentent la charge de morbidité et l’intensité de la pauvreté, provoquant au passage des pertes de revenus pour les États et le gouvernement fédéral. Cette situation concerne la région abritant le Nigeria.
Il faut signaler que les pertes économiques liées au changement climatique ont déjà atteint environ 100 milliards de dollars à fin 2020. Mais le tribut à payer pourrait être nettement plus élevé durant les prochaines décennies si les autorités ne mettent pas en place un éventail de mesures d’adaptation visant à renforcer la résilience de l’économie face à la nouvelle réalité climatique.
Pour ce faire, le rapport estime que les projections climatiques montrent que le Nigeria sera confronté à une augmentation significative des températures allant de 2,9°C à 5,7°C d’ici 2100, en fonction des différents scénarios climatiques.
La preuve, les températures nocturnes, qui sont actuellement comprises entre 20°C et 27°C, pourraient augmenter de 4,7°C d’ici la fin du siècle en cours. A cela s’ajoute à l’affolement du mercure et les effets du réchauffement climatique se manifesteront par la variabilité des précipitations, l’élévation du niveau de la mer et l’augmentation de la fréquence ou de l’intensité de certains phénomènes météorologiques extrêmes tels que les pluies diluviennes et les sécheresses.
Notons que le rapport souligne que les estimations les plus récentes indiquent que la première puissance économique du continent pourrait perdre entre 6% et 30% de son PIB d’ici la moitié du siècle, si elle ne prend pas des mesures énergiques pour s’adapter au changement climatique et atténuer ses effets néfastes sur l’économie. Cela correspond à un montant allant de 100 à 460 milliards de dollars.
Moussa KONE