(CROISSANCE AFRIQUE)-L’introduction du Zimbabwe Gold (ZiG) par la Banque centrale le 5 avril marque un tournant historique pour l’économie nationale, cherchant à stabiliser le paysage monétaire et à instaurer un nouveau niveau de confiance parmi les consommateurs et les investisseurs.
Face à l’abandon du dollar zimbabwéen, cette nouvelle monnaie émerge comme un phare d’espoir, malgré les remous qu’elle suscite sur le marché officiel et noir. La réaction du marché au lancement du ZiG a été marquée par une appréciation notable de plus de 2 % par rapport au dollar américain sur le marché officiel.
Aussi, cette hausse témoigne d’un optimisme prudent de la part des opérateurs de marché qui voient dans le ZiG une possible ancre de stabilité. Néanmoins, l’ampleur et la durabilité de cet optimisme restent encore à être éprouvées face aux défis économiques historiques du Zimbabwe.
Malgré cet accueil initialement positif, le scepticisme demeure au sein de la communauté financière. Les opérateurs expriment leurs doutes quant à la capacité du ZiG à s’imposer comme une solution à long terme aux problématiques d’inflation et de dépréciation monétaire. Ils pointent notamment du doigt la nécessité d’une politique économique globale cohérente pour soutenir cette nouvelle monnaie.
Ainsi, l’économie informelle, prépondérante au Zimbabwe, joue un rôle clé dans le contexte actuel. La difficulté d’accès au ZiG pour une large part de la population exacerbée par une confidence limitée envers les institutions bancaires amplifie le recours au marché noir. Ce dernier, en conséquence, se trouve paradoxalement renforcé par l’introduction du ZiG, offrant une alternative de liquidité aux acteurs économiques hors du circuit officiel.
Reconnaissant les enjeux, le gouvernement, en collaboration avec la Banque centrale, s’emploie à mettre en place des mesures visant à consolider la position du ZiG. Parmi ces dispositions, l’accent est mis sur la stimulation de la demande pour cette nouvelle monnaie et la reconstruction de la confiance à travers des politiques monétaires et fiscales stables et prévisibles. Ces efforts visent à encourager l’adoption du ZiG tant sur les marchés locaux qu’internationaux.
Étonnamment, malgré les incertitudes entourant son introduction, le ZiG trouve un écho favorable auprès du marché noir, où il est devenu une monnaie de choix pour les transactions non officielles. Ce phénomène met en lumière la complexité des défis économiques du Zimbabwe, mais révèle également un potentiel inexploré pour le ZiG de s’ancrer dans la réalité économique zimbabwéenne, à condition d’une gestion avisée.
Notons que l’avenir du ZiG au Zimbabwe est encore incertain, ballotté entre espoirs et déceptions. Néanmoins, sa capacité à se frayer un chemin dans l’économie informelle et son adoption initiale prometteuse sur le marché officiel esquissent les contours d’un possible renouveau économique.
Pour que le ZiG réalise pleinement son potentiel, un engagement continu du gouvernement et de la Banque centrale envers des politiques économiques stables et inclusives sera crucial. Le ZiG pourrait ainsi devenir un catalyseur de transformation économique pour le Zimbabwe, à condition d’être adroitement géré et soutenu.
Korotoumou Sylla
