(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Sénégal, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a soulevé une question cruciale le jeudi 16 mai 2024, concernant la légitimité et la pertinence de la présence continue de bases militaires françaises au Sénégal, plus de soixante ans après l’obtention de l’indépendance du pays.
Cette interrogation intervient dans un contexte où l’ancrage de la souveraineté et de l’autonomie stratégique sénégalaise est de plus en plus scruté, questionnant l’impact et la nécessité de tels emplacements militaires étrangers sur son sol.
Déclarant la disposition du gouvernement sénégalais à révoquer cette présence militaire comme incompatible avec les aspirations souveraines du nation, Sonko évoque un futur où les relations défensives ne justifient pas l’occupation étrangère d’une portion significative de la région de Dakar.
Ainsi, la perspective d’élimination des bases militaires françaises soulève des questions importantes sur l’avenir des accords de défense entre la France et le Sénégal, tout en marquant un potentiel tournant dans la politique extérieure sénégalaise.
L’approche de la France vis-à-vis du Sénégal, en particulier pendant les périodes de tension et de répression contre le camp de Sonko sous l’administration de Macky Sall, a été critiquée par le Premier ministre.
L’accueil par le président français Emmanuel Macron de Macky Sall durant ces moments controversés a été particulièrement visé, indiquant une dissidence dans les principes prônés par la France en rapport avec la démocratie et les droits humains.
Les commentaires de Sonko ne visent pas à alimenter une animosité entre les peuples français et sénégalais mais à mettre en lumière une critique de l’élite gouvernante française actuelle, soulignant un besoin de réévaluation des relations franco-sénégalaises.
Dans un monde où la dynamique entre l’Afrique et l’Europe est en constante évolution, la question des bases militaires étrangères devient centrale pour redéfinir les termes de souveraineté et d’autonomie.
Cette conférence à Dakar, en présence de Jean-Luc Mélenchon, ne fut pas seulement un exposé des tensions politiques internes au Sénégal mais aussi un symbole d’une Afrique recherche d’une identité souveraine et autonome.
Notons que l’avenir des relations entre l’Afrique et l’Europe se tient peut-être dans la résolution de ces questions de présence militaire, invitant à une réflexion profonde sur la nature de la coopération et de la solidarité internationale dans le respect de l’autodétermination des peuples.
Moussa Koné