(CROISSANCE AFRIQUE)-L’annonce récente par Bart Van Eeno, le directeur général du Port Autonome de Cotonou (PAC), et par son directeur commercial, Kristof Van Den Branden, d’une baisse de chiffre d’affaires de 10 à 15% met en lumière les effets tangibles de la crise diplomatique entre le Bénin et le Niger sur le port de Cotonou.
Cette crise a entrainé une diminution notable du trafic maritime, passant de 95 à 100 navires par mois avant la crise, à seulement 70 à 80 actuellement. Cette situation souligne l’importance stratégique du Niger dans les opérations du port, ce dernier s’étant appuyé significantly sur les importations destinées au Niger.
Depuis le début de la crise, le nombre de navires accostant au port de Cotonou a chuté spectaculairement, le PAC recevant maintenant 70 à 80 navires par mois contre 95 à 100 auparavant. Cette diminution de la fréquentation maritime a inévitablement entraîné une baisse de l’activité économique liée au port, révélant l’ampleur de l’impact de la crise politique entre le Bénin et le Niger sur l’économie portuaire.
Le directeur commercial du port de Cotonou a souligné que, parmi les importations traitées par le port, un volume considérable, environ 30%, était destiné aux pays de l’hinterland, parmi lesquels le Niger représentait une majorité écrasante de 90%. Cette statistique met en évidence la dépendance significative du port aux flux commerciaux en direction du Niger, soulignant ainsi l’impact direct de la fermeture des frontières sur le volume des affaires du port.
La baisse du trafic maritime et la réduction des échanges commerciaux ayant porté un coup dur à l’économie du port semblent inévitables. Néanmoins, les responsables du PAC ont exprimé leur confiance en la résilience du port de Cotonou, insistant sur le fait que, malgré la crise, le port continue de recevoir un nombre significatif de navires et reste loin d’être inactif. Cette assurance vise à dissiper les craintes d’un déclin irréversible et à encourager la poursuite des activités malgré les défis existants.
Bart Van Eeno a particulièrement tenu à rassurer les acteurs économiques de la vitalité du port, contrairement aux idées reçues. Malgré la baisse significative du nombre de navires, les dirigeants ont affirmé leur conviction d’une prochaine amélioration de la situation, grâce notamment aux actions de dialogue et de négociation en cours, destinées à résoudre les tensions politiques avec le Niger.
Notons que les espoirs de résolution de cette crise diplomatique semblent reposés sur les efforts de médiation entrepris par les anciens présidents béninois, Nicéphore Soglo et Boni Yayi. Leurs démarches, visant à rétablir les relations entre le Bénin et le Niger, pourraient, d’ici quelques semaines, porter leurs fruits et ainsi permettre une normalisation des échanges commerciaux à travers le port de Cotonou.
Pour rappel, cette perspective d’une résolution prochaine offre un rayon d’espoir pour la reprise du trafic maritime et la récupération économique du port.
Korotoumou Sylla