(CROISSANCE AFRIQUE)-Le 18 juillet 2024 marque un tournant significatif pour l’agriculture de la République Démocratique du Congo (RDC), avec l’approbation par le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) d’un prêt substantiel de 260,4 millions de dollars.
Cette initiative financière est destinée à dynamiser le secteur agricole du pays par le biais du Projet d’appui au développement des chaînes de valeur en soutien au Programme de transformation de l’agriculture (PADCV-PTA), reflétant un engagement profond envers l’autosuffisance alimentaire et le développement durable.
Avec un financement global de 311,6 millions de dollars, ce prêt de la BAD se compose de 250,4 millions du Fonds africain de développement et de dix millions de la Facilité d’appui à la transition. Le gouvernement congolais et les parties prenantes locales contribuent également avec 51,2 millions de dollars, soulignant un effort collectif pour la réalisation de ce projet ambitieux.
Le prêt vise à transformer radicalement l’agriculture congolaise. Il permettra d’augmenter la production de riz, manioc, maïs et soja, tout en réduisant la dépendance aux importations alimentaires massives qui ont pesé lourdement sur l’économie du pays. Par le biais de ce financement, la RDC espère atteindre une autosuffisance alimentaire significative et une réduction de sa vulnérabilité aux crises externes telles que les conflits armés et les changements climatiques.
Le projet aborde plusieurs aspects cruciaux de l’agriculture moderne. De l’ensemencement de 295 000 hectares avec des semences résistantes aux changements climatiques, à la mise en place de champs écoles et de zones de démonstration, jusqu’à la réhabilitation de 600 kilomètres de pistes rurales, chaque action vise à accroître la production agricole tout en assurant sa durabilité et son accessibilité.
Les implications de ce projet sont vastes. Au-delà de l’augmentation attendue de 80 % des rendements des cultures ciblées et de la réduction des importations alimentaires, le projet cherche à renforcer l’intégration régionale, notamment avec l’Angola, et à améliorer la sécurité alimentaire pour des millionsC de Congolais. De plus, le positionnement des acteurs agricoles en sociétés coopératives et l’accès amélioré au financement promettent d’amplifier l’impact économique sur le long terme.
Notons que la BAD réaffirme, à travers ce prêt, son rôle de partenaire stratégique de la RDC, soulignant l’importance accordée à l’agriculture comme secteur clé pour le développement du pays. Selon Serge N’guessan, directeur général de la BAD pour l’Afrique centrale, ce projet est une étape cruciale dans l’exécution du Pacte national pour l’alimentation et l’agriculture, visant à promouvoir une vision durable de l’autosuffisance.
Pour rappel, cet effort conjoint entre la RDC et ses partenaires internationaux présage d’un avenir prometteur pour l’agriculture congolaise.
Moussa KONÉ