La politique monétaire au Nigéria et la lutte contre l’inflation

Date:

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Nigéria, face à une inflation galopante qui menace l’équilibre économique et social, la Banque centrale du Nigéria (CBN) a choisi de remettre un tour de vis à sa politique monétaire.

Cette décision, annoncée le 23 juillet par le gouverneur Olayemi Cardoso, marque la 12e hausse consécutive du taux directeur, une stratégie affirmée pour contrer les pressions inflationnistes.

Dans un environnement où l’inflation a franchi la barre des 34% en juin, poussée principalement par les hausses des prix des denrées alimentaires et les fluctuations du prix des carburants, ces mesures rigoureuses semblent être le dernier recours pour stabiliser le marché.


Le Nigéria, près de subir les effets dévastateurs d’une inflation sans précédent, a enregistré un taux d’inflation de 34,2% en juin 2024. Cette situation est exacerbée par l’augmentation des prix de l’alimentation et le retrait partiel des subventions sur les carburants, menant à une dégradation importante du pouvoir d’achat des ménages nigérians.


Réponse de la Banque centrale du Nigéria

Hausse du taux directeur à 26,75% pour freiner l’inflation. Maintien du ratio de réserve de trésorerie (CRR) à 45%. Resserrement du corridor asymétrique des taux de prêt et de dépôt.

Le gouverneur Olayemi Cardoso a souligné que l’objectif principal de ces mesures est de freiner l’inflation et de stabiliser le marché des changes. Cependant, ces actions ont également un impact direct sur les taux de prêt et de dépôt, affectant tant les institutions financières que les consommateurs.

La hausse du taux directeur entraîne généralement une augmentation des coûts d’emprunt, ce qui peut freiner l’investissement et la consommation, mais aussi renforcer la monnaie nationale.


Les conséquences de l’inflation et de la réponse politique sont vastes, affectant non seulement les prix des biens et services mais aussi le niveau de vie au Nigéria. Face à une croissance ralentie par les hausses de taux, le gouvernement a réagi en doublant le salaire minimum dans la fonction publique à 70 000 nairas, une mesure censée soutenir le pouvoir d’achat des ménages face à l’érosion constante de leur revenu.


Dans un effort de contrôle de l’inflation historiquement élevée au Nigéria, la Banque centrale du Nigéria (CBN) a adopté une politique de taux élevés pour stabiliser la monnaie et freiner la hausse des prix. Bien que les implications à court terme de ces mesures sur la croissance économique et le pouvoir d’achat des ménages suscitent des inquiétudes, il apparaît clairement que sans intervention, l’inflation pourrait atteindre des niveaux encore plus destructeurs.

Notons que dans ce contexte, le soutien du gouvernement, par le biais de mesures telles que l’augmentation du salaire minimum, est vital pour atténuer les effets de ces politiques monétaires sur la population.

Daouda Bakary KONE

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager:

Populaires

Lire aussi
RELATIFS

Au Sénégal, les prévisions triennales des investissements fixées à  4 576,9 milliards de FCFA d’ici 2027

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Sénégal, les données officielles estiment que les...

UEMOA: « Une économie résiliente face aux chocs endogènes et exogènes avec des perspectives prometteuses »

(CROISSANCE AFRIQUE)-Des performances macroéconomiques encourageantes en 2024 à l'image...