(CROISSANCE AFRIQUE)- Les données officielles de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont indique que le coût moyen des emprunts bancaires dans l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) demeure un sujet d’inquiétude, ayant enregistré une augmentation de 0,24 point de pourcentage, atteignant 6,96 % au premier trimestre de 2024.
Ainsi, cette tendance met en lumière les défis économiques auxquels font face les emprunteurs. L’analyse de ces coûts révèle une variation significative en fonction de la nature des crédits et des emprunteurs.
Les taux débiteurs ont connu une hausse notoire, entraînant une pression accrue sur les emprunteurs. En particulier, les crédits d’exportation ont vu les taux augmenter de 0,04 point. La trésorerie des entreprises a connu une montée plus significative de 0,68 point, illustrant la nécessité d’un accès facilité au crédit pour maintenir leur opérationnalité.
Il faut signaler également l’impact des taux débiteurs par secteur de crédit, et le crédits d’exportation : +0,04 pdp. Les besoins de trésorerie des entreprises : +0,68 pdp. Le crédits destinés à l’équipement : +0,41 pdp, la crédits immobiliers : +0,07 pdp, et le crédits de consommation : -1,09 pdp.
Cette analyse sectorielle montre que les crédits destinés à des besoins spécifiques, tels que l’équipement ou la trésorerie, sont de plus en plus coûteux. Cependant, il convient de noter une exception pour les crédits de consommation, qui ont vu une baisse des coûts. Cela peut être interprété comme une tentative des banques de stimuler la consommation dans un environnement économique tendu.
Les hausses ne se généralisent pas uniformément. En fait, certaines catégories d’emprunteurs ont bénéficié d’une baisse des taux. Par exemple, les ménages ont observé une réduction des taux d’intérêt de 0,32 pdp, ce qui pourrait signaler une volonté des banques de soutenir ce segment vulnérable de la population.
Aussi, il existe des disparités selon la nature des emprunteurs.Autres sociétés non financières : +1,51 pdp, la sociétés financières : +0,46 pdp, l’administrations publiques : augmentations notées, le ménages : -0,32 pdp, l’istitutions sans but lucratif : -1,24 pdp.
Les augmentations de taux affectent davantage les sociétés non financières, tandis que les ménages et les institutions à but non lucratif en retirent des bénéfices. Cette disparité souligne la complexité du marché des crédits au sein de l’UEMOA.
Répartition des crédits entre personnes morales et physiques.
Il est essentiel de souligner que la majorité des crédits dans l’Union est allouée aux personnes morales, représentant environ 89,1 % des nouveaux prêts. D’autre part, les personnes physiques ne reçoivent qu’environ 10,9 % des crédits, indiquant une concentration sur le secteur des entreprises.
Quant au allocation des crédits aux MPME et grandes entreprises, les données estiment que le micro, petites et moyennes entreprises (MPME) : 50,1 % des crédits et la grandes entreprises : 49,9 % des crédits,
Cette répartition démontre l’importance des MPME dans l’économie de l’UEMOA, mettant en évidence la nécessité d’une attention accrue à ce segment. Les banques jouent un rôle crucial dans le financement de ces entreprises, qui constituent un pilier de la croissance économique régionale.
Notons que le coût des emprunts bancaires dans l’UEMOA témoigne de la dynamique économique actuelle, avec des augmentations marquées pour certains secteurs et des baisses pour d’autres. Cette situation représente à la fois des défis et des opportunités pour les emprunteurs. L’adaptabilité et la révision des politiques de financement resteront cruciales pour naviguer dans cet environnement économique complexe.
Mariam KONÉ