(CROISSANCE AFRIQUE)-Le Mali, un pays riche en ressources naturelles, se trouve en pleine négociation avec Barrick Gold, le propriétaire du complexe minier Loulo-Gounkoto.
Cette demande de 500 millions de dollars (près de 300 milliards de FCFA) fait suite à des allégations de non-paiement d’impôts et de dividendes pendant plusieurs années. L’affaire soulève des questions sur la relation entre les États et les entreprises minières, surtout dans un pays où l’économie repose fortement sur l’exploitation de l’or.
La demande du Mali découle d’un besoin urgent de consolider ses finances publiques. En tant que premier producteur d’or en Afrique de l’Ouest, le pays dépend énormément des revenus générés par l’industrie minière.
Les restrictions budgétaires imposées par le manque de fonds ont incité le gouvernement malien à agir et à demander des compensations pour les pertes subies. Cette situation reflète la complexité de l’accord entre le Mali et Barrick, qui a été critiqué par divers observateurs pour la transparence de ses opérations.
Selon les informations reçues par Croissance Afrique , la facture d’au moins 300 milliards FCFA inclut des redressements fiscaux pour les années 2020, 2021 et 2022. Ces redressements sont directement liés aux impôts que Barrick aurait dû payer mais n’a pas versés. De plus, des dividendes impayés pour ses opérations passées augmentent la somme due au gouvernement malien. La résolution de ce litige financier est cruciale pour l’image de Barrick dans la région.
Les impôts non payés par Barrick ont des conséquences sérieuses sur les finances publiques du Mali. En période de crise économique, chaque dollar manquant a un impact direct sur les dépenses publiques, notamment dans des secteurs essentiels comme la santé et l’éducation. Ce manque à gagner souligne également le besoin de renforcer la législation fiscale dans le pays pour garantir que les grandes entreprises respectent leurs obligations. D’autres crises similaires pourraient survenir si des mesures adéquates ne sont pas prises rapidement.
Le complexe minier Loulo-Gounkoto est vital pour l’économie malienne, produisant environ 700 000 onces d’or par an. Cette production constitue une part significative des revenus d’exportation du pays. Par ailleurs, le complexe génère des emplois et soutient des initiatives locales grâce à des programmes de développement communautaire. Ainsi, toute dispute financière avec Barrick pourrait freiner ces avancées socio-économiques, aggravant la situation pour de nombreuses communautés locales.
Les réclamations du Mali pourraient avoir des répercussions sur l’ensemble de l’industrie minière dans le pays. Si Barrick réussit à contester cette facture, cela pourrait créer un précédent difficile à gérer pour d’autres investisseurs. D’autre part, un règlement équitable pourrait favoriser la confiance entre le gouvernement et les entreprises extractives. En fin de compte, la manière dont cette situation évolue influencera l’attractivité du Mali pour les futurs investissements miniers.
Toutesfois, Barrick gold a réagi avec prudence face à cette demande, se disant ouverte à des discussions constructives. La compagnie met en avant sa volonté de travailler en collaboration avec le gouvernement malien pour résoudre le différend. À long terme, la façon dont cette situation sera gérée déterminera la viabilité des opérations minières au Mali et les relations futures entre le gouvernement et les entreprises.
Notons que le résultat de cette affaire pourrait également influencer la stratégie d’autres compagnies d’exploitation minière dans des contextes similaires.
Daouda Bakary Koné
Excellente analyse responsable pour la transformation des produits miniers accompagnant la croissance de la production au Mali.
Regards