(CROISSANCE AFRIQUE)-Les autorités camerounaises ont sollicité l’accord du Président Paul BIYA pour soutenir la candidature de l’économiste camerounais Dr Albert ZEUFACK.
Cette décision marque un tournant stratégique dans la course à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), actuellement dirigée par Adesina Akinwumi du Nigéria.
Cette initiative remet en question le soutien initialement accordé à la candidature d’Abass TOLLI du Tchad et soulève plusieurs enjeux tant pour les deux pays que pour l’institution africaine. Examinons de plus près le contexte de cette candidature, le profil de Dr ZEUFACK et les implications pour le paysage politique en Afrique centrale.
La candidature de Dr Albert ZEUFACK s’inscrit dans un contexte où les autorités camerounaises cherchent à affirmer leur influence au sein de la BAD. Alors que le Tchad misait fortement sur Abass TOLLI, le Cameroun a récemment revu sa stratégie en présentant un candidat solide et expérimenté.
Cette démarche pourrait signaler une volonté de redynamiser la diplomatie camerounaise au sein des instances africaines. En effet, Dr ZEUFACK bénéficie d’une meilleure réputation et d’une reconnaissance internationale potentiellement plus favorable.
Dr Albert ZEUFACK, titulaire d’un doctorat en économie de l’université de Clermont-Ferrand, possède plus de 30 ans d’expérience dans le développement économique mondial. En tant que Directeur Pays de la Banque mondiale pour la République démocratique du Congo, l’Angola, le Burundi et Sao Tomé et Principe, il gère un portefeuille impressionnant de 14 milliards de dollars.
Son expertise dans des environnements complexes, ainsi que sa capacité à superviser une équipe de 250 employés, en font un candidat très compétitif pour la présidence de la BAD. De plus, il est perçu comme un leader incontournable parmi les hauts cadres camerounais.
La candidature de Dr ZEUFACK représente un coup dur pour le Tchad et Abass TOLLI, qui peinent à obtenir un soutien suffisant au sein de la CEMAC. Alors que le Chadian avait initialement le vent en poupe, le repositionnement stratégique de Yaoundé pourrait facilement le marginaliser.
Les sources autorisées indiquent que TOLLI n’a pas bénéficié d’une bonne presse durant son mandat à la BEAC, ce qui nuit à sa crédibilité. Ainsi, le soutien du Cameroun à un candidat comme ZEUFACK pourrait exacerber la concurrence pour la présidence de la BAD.
Les autorités camerounaises accueillent cette candidature avec un mélange d’optimisme et de détermination. La décision de soutenir Dr ZEUFACK est perçue comme une opportunité stratégique de renforcer le leadership camerounais au sein des organisations régionale et internationale.
Les proches collaborateurs du Président Paul BIYA voient en lui un champion capable d’accroître le rayonnement du pays. Cette dynamique témoigne d’un changement tangible d’attitude vis-à-vis des candidatures au sein de l’organisation.
La présidence de la BAD représente un enjeu crucial pour les pays africains, notamment en matière de financement pour le développement. Les défis à relever incluent la gestion efficace des ressources, le soutien à des projets d’infrastructure et la promotion de la croissance économique à l’échelle régionale.
Le futur président sera également responsable de négocier avec de nombreux pays membres tout en naviguant dans un environnement politique complexe. Dr ZEUFACK aura donc un rôle déterminant à jouer pour répondre aux attentes des pays africains et aux exigences de la BAD.
Dr ZEUFACK ne sera pas seul dans la course à la présidence de la BAD, car il devra faire face à d’autres candidats aguerris tels qu’Amadou HOTT du Sénégal, Samuel Munzele de Zambie, et Swazi Tshabalala d’Afrique du Sud. Chacun d’eux possède une expertise unique et une expérience significative dans le domaine économique.
Notons que a compétition sera donc féroce, mais ZEUFACK se distingue par son expérience à Bretton Woods. La diversité des candidatures mettra en avant les besoins variés des pays africains dans le choix futur du président.
Daouda Bakary KONE
