(CROISSANCE AFRIQUE)-Les prix mondiaux du pétrole ont connu une légère hausse ce jeudi, premier jour de cotation pour l’année 2025. Le brut Brent, référence mondiale, s’est établi à 74,80 dollars le baril, en hausse de 17 cents (+0,06 %), tandis que le West Texas Intermediate (WTI), référence américaine, a gagné 19 cents (+0,26 %), atteignant 71,91 dollars le baril.
Cette reprise s’inscrit dans la continuité de la tendance observée la veille du Nouvel An, où le Brent avait progressé de 65 cents et le WTI de 73 cents. Cependant, l’année 2024 a été marquée par une forte volatilité des cours pétroliers, alimentée par les tensions au Moyen-Orient et une demande chinoise affaiblie. Les fluctuations imprévisibles des prix du pétrole ont eu des répercussions néfastes sur les économies dépendantes de cette ressource, exacerbant les défis économiques pour de nombreux pays producteurs et consommateurs.
Les investisseurs affichent un regain d’optimisme face à des signaux encourageants émanant de la Chine. Le président Xi Jinping a annoncé, lors de son discours du Nouvel An, des politiques économiques plus proactives pour stimuler la croissance en 2025.
Selon une enquête publiée par Caixin/S&P Global, bien que la croissance de l’activité manufacturière chinoise reste faible, des signes de reprise dans les secteurs des services et de la construction laissent entrevoir une relance économique. Ces développements pourraient également signaler une stabilisation des chaînes d’approvisionnement, qui avaient été fortement perturbées pendant la pandémie, ce qui est crucial pour le commerce mondial.
La demande de pétrole de la Chine, deuxième économie mondiale, devrait jouer un rôle clé cette année. L’Institut de recherche économique et technologique de la China National Petroleum Corporation prévoit que la demande chinoise pourrait culminer à 770 millions de tonnes en 2025.
Une telle demande pourrait renforcer la position de la Chine en tant que leader sur le marché pétrolier, ce qui pourrait par ailleurs entraîner une intensification des rivalités avec d’autres grandes puissances économiques sur le plan de l’acquisition de ressources.Outre la Chine, d’autres facteurs viennent peser sur les perspectives du marché pétrolier.
Aux États-Unis, les investisseurs attendent la publication des données hebdomadaires de l’Energy Information Administration (EIA), retardée par les fêtes de fin d’année. Ces chiffres devraient fournir des indications sur l’état des stocks et la demande américaine, des éléments cruciaux pour prédire les fluctuations à venir des prix du pétrole.
La gestion de l’excédent de production et la régulation des réserves stratégiques seront au cœur des préoccupations des analystes à l’aube de cette nouvelle année.L’arrivée imminente du président élu Donald Trump, qui a promis une augmentation de la production pétrolière américaine avec son slogan « drill, baby, drill », suscite des interrogations.
Toutefois, les analystes estiment que cette ambition pourrait se heurter aux réalités du marché, où le secteur privé domine largement. Les acteurs majeurs de l’industrie pétrolière aux États-Unis, comme ExxonMobil et Chevron, pourraient avoir des intérêts divergents face à une telle politique expansionniste, rendant difficile l’atteinte des objectifs déclarés.L’influence de l’OPEP, autre acteur central, sera également scrutée.
Après avoir peiné à stabiliser les prix en 2024 par des réductions de production, l’organisation pourrait voir son poids sur le marché mondial diminuer. Les discussions internes au sein de l’OPEP concernant le quota de production pourraient devenir un sujet brûlant, d’autant plus que certains membres du cartel appellent à des mesures plus strictes pour endiguer la surproduction.
Parallèlement, l’Inde, désormais le pays le plus peuplé du monde, émerge comme un marché pétrolier stratégique. Si la demande indienne poursuit sa croissance rapide, elle pourrait supplanter la Chine comme principal moteur des prix en Asie.
Notons que ve changement dynastique dans la demande pourrait entraîner des ajustements significatifs dans les stratégies commerciales des producteurs de pétrole, poussant l’Occident à réévaluer ses approches face à ce nouveau géant économique.
Daouda Bakary KONÉ
