(CROISSANCE AFRIQUE)-En décembre 2024, la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) a été au centre d’une vaste escroquerie, largement couverte par les médias. Cette affaire a mis en lumière la disparition de 4 tonnes d’or, impliquant principalement des responsables de la BCRG, la société suisse Brink’s, Emirates Minting and Refinery (EMR), ainsi qu’une société de transport dirigée par Yacoub Sidya.
Dans le cadre des efforts de récupération des actifs, la Guinée a réussi à rapatrier 7 tonnes d’or, dont 3,3 tonnes provenaient de la société EMR à Dubaï, correspondant à l’or volé. De plus, plus de 800 kilos d’or avaient été récupérés par l’État guinéen en octobre 2024. En somme, la Guinée a réussi à récupérer plus de 90% de l’or détourné.
Alors que la situation semblait évoluer vers une résolution, d’autres complications ont émergé. Les enquêtes menées par les autorités guinéennes ont révélé des liens entre certains membres de la BCRG et un réseau international de criminalité organisée. Des rencontres secrètes avaient eu lieu à l’étranger, impliquant des négociations sous couvert et l’échange d’énormes sommes d’argent visant à dissimuler la disparition de l’or.
Afin de renforcer ses mesures de sécurité, la Guinée a fait appel à des experts en sécurité et en enquêtes financières. Ceux-ci ont commencé à retracer le parcours de l’or détourné, analysant minutieusement les transactions suspectes et utilisant des technologies avancées de traçabilité. La poursuite de ces investigations a également conduit à des arrestations surprises, notamment de hauts fonctionnaires censés protéger les ressources du pays.
Les révélations concernant ces implications ont suscité une onde de choc au sein de la population guinéenne. Des manifestations ont eu lieu sur la place centrale de Conakry, la capitale, et les citoyens ont réclamé des comptes à leurs dirigeants. Ils exprimaient leur frustration face à la corruption ressentie dans les institutions gouvernementales, appelant à des réformes pour garantir que ce genre d’incident ne se reproduise plus.
Le gouvernement, conscient de l’ampleur de la crise, a organisé des forums publics pour informer la population sur les progrès réalisés dans l’enquête et le rapatriement de l’or. Des représentants de la BCRG ont tenté de rassurer les citoyens en promettant la transparence et des actions concrètes pour renforcer l’intégrité des opérations bancaires. En réponse aux incidents précédents, des mesures législatives ont été envisagées pour mieux encadrer et surveiller les organismes financiers.
Parallèlement, des débats ont émergé sur la nécessité de diversifier l’économie guinéenne pour réduire la dépendance accrue aux ressources minérales. Des experts ont proposé d’investir dans d’autres secteurs comme l’agriculture et le tourisme, arguant que cela pourrait non seulement stabiliser l’économie, mais aussi renforcer la résilience face à de futures crises.
Dans les mois qui ont suivi, la Guinée a également attiré l’attention des investisseurs étrangers, qui s’intéressaient de près aux projets de réhabilitation des infrastructures et à l’amélioration des systèmes de gouvernance. Le pays se projetait vers un avenir où la transparence et l’engagement envers des pratiques financières saines deviendraient des pierres angulaires des opérations économiques nationales.
Notons que l’affaire de la BCRG, bien que malheureuse, a ouvert la voie à un vaste débat public nécessaire sur la responsabilité des décisions financières dans un pays en développement, et a souligné l’importance d’une gestion rigoureuse des ressources pour le bien commun.
Korotoumou Sylla