(CROISSANCE AFRIQUE)-Le 10 janvier 2025, Karamo Kaba, gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG), a décidé de suspendre Diafarou Bah, l’auditeur général, pour « faute lourde ». Cette décision fait suite à une enquête portant sur des irrégularités liées à des tonnes d’or présumées disparues.
Cette situation pourrait également impliquer des saisies à Dubaï et des acteurs économiques locaux, notamment la Société minière de Dinguiraye. Ce scandale met en lumière les faiblesses des mécanismes de contrôle au sein de l’institution.
La BCRG a annoncé qu’une commission d’enquête serait mise en place pour examiner toutes les transactions suspectes des derniers mois, afin d’évaluer l’étendue du problème et de reconnaître les acteurs impliqués. L’enquête suscite déjà des inquiétudes chez les investisseurs étrangers, qui commencent à réévaluer leurs engagements en Guinée. En parallèle, des manifestations ont éclaté dans la capitale, Conakry, où des citoyens dénoncent la corruption et l’impunité qui gangrènent les institutions publiques.
Des leaders de l’opposition ont profité de cet épisode pour appeler à une réforme profonde du secteur minier et des institutions financières du pays. Ils insistent sur la nécessité d’établir un cadre de transparence et de redevabilité pour éviter de tels scandales à l’avenir. Leurs propositions incluent la création d’un comité de surveillance indépendant, composé d’experts nationaux et internationaux, pour garantir une vigilance accrue sur les ressources naturelles de la Guinée.
Tandis que la situation évolue, le gouverneur Kaba a promis de faire toute la lumière sur cette affaire. Il a également souligné que la BCRG reste déterminée à restaurer la confiance du public et des partenaires économiques. « Nous ne laisserons pas ces incidents entacher la réputation de notre institution », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Malgré ces assurances, de nombreux citoyens se montrent sceptiques quant à la capacité des autorités à gérer la crise. Les réseaux sociaux sont inondés de critiques, certains appelant même à des actions plus radicales pour exiger des changements durables. Les prochaines semaines seront décisives pour la BCRG et pour l’avenir économique de la Guinée, alors que l’opinion publique attend des résultats tangibles et une véritable volonté de lutte contre la corruption.