(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Burkina Faso, les autorités ont approuvé le 12 février un accord de financement de 91,2 milliards FCFA (144,4 millions de dollars) avec l’Association internationale de développement (IDA) lors du conseil des ministres.
Ce financement a pour objectif de renforcer la gestion des ressources en eau et leur résilience face au changement climatique, dans un contexte où la disponibilité de l’eau pose un défi majeur pour le secteur agricole, qui occupe 16 % du PIB et près des trois quarts de la population active.Le Projet de sécurité de l’eau au Burkina Faso (PSE-BF), d’une durée de six ans, sera déployé dans huit régions stratégiques du pays.
Ses actions comprendront la réhabilitation de 35 barrages, l’aménagement de près de 800 hectares de périmètres irrigués, ainsi que la création d’infrastructures piscicoles. Ces initiatives visent non seulement à améliorer l’accès à l’eau, mais aussi à promouvoir des pratiques agricoles durables qui tiennent compte des défis environnementaux croissants et garantissent la souveraineté alimentaire du pays.
En outre, le projet prévoit un programme de restauration des terres dégradées et la mise en place d’un fonds spécifique dédié à la gestion de l’eau. Cela implique une sensibilisation accrue des communautés locales et des agriculteurs sur l’importance de la conservation des ressources, favorisant un approche communautaire pour gérer ces précieuses ressources.
Cette initiative vient s’ajouter à d’autres projets en cours visant à améliorer la résilience du secteur agricole face aux conditions climatiques arides de la région sahélienne. En janvier, le Comité de pilotage du Programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest (PRSA-BF) avait annoncé un investissement de 23,6 millions de dollars pour développer des périmètres irrigués et des jardins maraîchers d’ici 2025.
Aussi, ces actions stratégiques devraient non seulement accroître la production alimentaire, mais également renforcer le lien entre agriculture et développement économique local.Cependant, malgré ces efforts, le potentiel agricole du Burkina Faso demeure largement sous-exploité. Selon la FAO, sur plus de 233 500 hectares de terres irrigables identifiés, moins de 5 % sont actuellement valorisés.
Les raisons de cette sous-exploitation sont multiples, allant des limitations financières aux défis techniques en passant par le manque d’infrastructures adéquates. Ainsi, le défi du pays ne réside pas uniquement dans la mobilisation des financements, mais également dans l’efficacité de la mise en œuvre des projets, afin d’assurer que l’irrigation soit un véritable levier de transformation pour l’agriculture.
Notons qu’optimiser l’utilisation des ressources en eau et intégrer des technologies innovantes dans les pratiques agricoles pourrait constituer un tournant décisif dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et le développement économique du Burkina Faso, plaçant le pays sur la voie d’une agriculture résiliente et durable pour les générations futures.
Abdoulaye Koné