Londres, ce 17 Avril 2025, au cœur de la City, British Petroleum, 3eme super major du petrole et du gaz après ExxonMobil et Shell, s’apprête à faire une annonce destinée aux marchés financiers :il s’agit de la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) destinée à l’exportation dans le cadre de la phase 1 du projet GTA, au large de la Mauritanie et du Sénégal , qui devrait produire environ 2,3 millions de tonnes de GNL par an pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux, avec une partie qui reviendra aux deux pays partenaires pour leurs besoins domestique.
L’annonce est pour BP est une bouffée d’oxygène , le titre boursier subit les pressions accentuées par Eliott management, un hedge fund particulièrement agressif et spéculatif qui détient 5% des actions du major.
A Dakar, à moins de 25 km , une centrale en cycle combine’ au gaz est presque en phase de tests, les équipes techniques de l’installateur turc sous le contrôle et la supervision de Senelec se relaient nuit et jour, pour produire les premiers kilowatts des turbines de 366MW presque achevées . Dans l’OPC de ce méga -chantier, qui à terme, va stabiliser le parc de production et permettre de franchir le cap de 2GW la société turque Çalik Enerji est en mode fast track ce qui à permis au Directeur Général de Senelec d’assister ce 11 Avril 2025 au premier allumage marquant la fin des travaux en clos.
D’’installateur, le sous –traitant et installateur Calick à fini par assumer toutes travaux du génie civil aux installations électromécaniques de la nouvelle centrale de cap des biches, ce qui positionne Calick Enerji comme le futur gestionnaire de l’usine, ce qui permettra à la société turque d’étendre son empreinte sur le segment le plus lucratif de cette centrale qui constituera le cœur de notre parc de production domestique avec 25 % des capacité utilisant les combustibles issus de Gta et de la SAR.
Simultanément aux larges de la côte Est à quelques jetées des rades du Port de Dakar, un méthanier y’est solidement amarré pour alimenter le navire Karadeniz Powership Ayşegül Sultan qui produit et injecte plus de 200 mégawatts dans le réseau Senelec depuis août 2019. C’est une centrale mobile de la société turque Karpowership . Elle assure 15% à 20% des besoins en électricité du Sénégal à partir de Gaz Naturel Liquéfié. La stabilisation de la fourniture d’électricité en ce moment ne peut se passer de la production issue de Karpowership malgré les termes d’un contrat problématique entre l’électricien public et la société turque.
Enfin pour senegaliser l’actionnariat et favoriser la souveraineté énergétique N’Dar Energie S.A fut mis en place par des hommes d’affaires et investisseurs nationaux bien introduits, expression aussi d’une volonté politique dans le secteur stratégique du pétrole et du gaz et faire de l’ infrastructure, une outil emblématique du Gaz to Power avec les molécules issus du GTA qui devraient alimenter cette centrale de 250MW sur les berges de Saint Louis, à proximité des gazoducs du champ offshore de Grand Tortue en exploitation par BP. AKSA Energy , une société d’ingénierie et de capital turque s’est substituée aux nationaux sénégalais pour signer un contrat d’achat d’électricité en 2024 avec l’électricien public et dominer ainsi le tour de table, négociant même avec Afreximbank pour le financement de la centrale au gaz. AKSA Enerji cherche 475 millions de dollars US soit 300 milliards de Fcfa via sa filiale offshore d’Aksa Global Investments BV, basée dans les paradis fiscaux..
AU vu de tout cela…… et du discours ambiant sur la souveraineté énergétique, il est clair que nous devons négocier notre indépendance auprès d’ ANKARA qui reste l’alpha et l’oméga de l’électricité au Sénégal………….et oser lever le voile sur les vrais acteurs qui se cachent derrière tous ses montages et ses contrats. Un jalon supplémentaire pour la gouvernance dans le secteur énergétique.
Moustapha DIAKHATE
Expert et Consultant Infrast. et Pol Energie