(CROISSANCE AFRIQUE)-Le lundi 12 mai, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) a diffusé une déclaration sur les réseaux sociaux annonçant la démission officielle de son président, Tidjane Thiam.
Ce dernier, un homme politique réputé pour son charisme et son aptitude à naviguer dans le monde complexe de la politique ivoirienne, a décidé de se retirer de la direction du parti en raison de ce qu’il appelle un « harcèlement judiciaire » qu’il considère comme ciblé, affectant tant sa personne que le parti lui-même.
Sa démission survient dans un contexte politique tendu, où des accusations malveillantes et des manœuvres juridiques semblent se multiplier, exacerbant les divisions au sein même de son parti et entre les différentes factions politiques du pays. Cette décision, prise après de longues réflexions sur son avenir et celui du PDCI-RDA, souligne une problématique plus vaste de la corruption et des abus de pouvoir au sein de l’appareil judiciaire ivoirien.
Pendant cette période de transition, l’intérim sera assuré par Ernest N’Koumo Mobio, le vice-président le plus âgé, un homme d’expérience reconnu pour sa capacité à apaiser les tensions et à rassembler les membres du parti autour d’un projet commun, tout en évitant que la situation actuelle ne s’aggrave davantage.
Cette démission soudaine de Tidjane Thiam, figure emblématique du PDCI-RDA depuis plusieurs années, ouvre également la porte à une réflexion sur l’état actuel de la démocratie en Côte d’Ivoire. Le harcèlement judiciaire qu’il évoque pourrait être le symptôme d’une dérive inquiétante, où les acteurs politiques se retrouvent souvent victimes de systèmes judiciaires perçus comme biaisés ou manipulés au service d’intérêts particuliers.
Les tensions entre les différentes factions de son parti ne sont pas nouvelles, mais elles atteignent des niveaux critiques face à cette crise de leadership. La décision de Thiam pourrait inciter des membres influents du PDCI-RDA à se repositionner et à envisager de nouvelles alliances politiques, mettant ainsi en lumière les défis auxquels le pays fait face à l’approche des prochaines élections.
Si Ernest N’Koumo Mobio s’avère capable de stabiliser la situation, il pourrait également en profiter pour insuffler un nouveau dynamisme et redéfinir les priorités du parti, tout en cherchant à rassurer une base militante de plus en plus inquiète. D’un autre côté, cette transition pourrait aussi semer des discordes davantage marquées si ses actions ne parviennent pas à répondre aux attentes des divers courants au sein du PDCI-RDA.
Korotoumou Sylla