(CROISSANCE AFRIQUE) Au Kenya, la Banque mondiale a réduit sa prévision de croissance pour l’économie en 2025, abaissant celle-ci à 4,5 % contre une estimation précédente de 5 %. Cette révision, qui pourrait sembler modeste à première vue, représente en réalité une alerte significative sur la santé économique du pays. Plusieurs facteurs sous-jacents justifient cette nouvelle estimation pessimiste.
En premier lieu, le niveau d’endettement public élevé du Kenya pose un sérieux défi. Ce fardeau financier, aggravé par des taux d’intérêt domestiques peu attractifs, réduit la capacité du gouvernement à investir dans des projets d’infrastructure vitaux et limite l’accès au crédit pour les entreprises locales.
De plus, la baisse significative du crédit accordé au secteur privé crée un cercle vicieux où les entreprises, manquant de liquidités, ne peuvent pas se développer et innover, ce qui freine davantage l’expansion économique. Ces facteurs, qui constituent des freins considérables à l’expansion économique, reflètent une dynamique inquiétante pour le pays, déjà confronté à des défis structurels.
Le rapport publié par la Banque mondiale souligne également l’impact néfaste de l’incertitude politique sur l’économie kényane. Les élections, souvent caractérisées par des controverses et des tensions, continuent de semer le doute parmi les investisseurs, qui redoutent des perturbations qui pourraient nuire à leurs opérations. De plus, les fluctuations des prix des matières premières, essentielles pour les exportations kényanes, ajoutent une couche supplémentaire d’instabilité, rendant l’environnement économique encore plus volatile.
Ces incertitudes font que de nombreux investisseurs étrangers pourraient hésiter à injecter des fonds dans une économie qui semble moins prometteuse qu’auparavant. Ce climat d’appréhension risque de restreindre sévèrement les flux d’investissements nécessaires pour soutenir la croissance économique.
Cette analyse approfondie a été publiée dans le rapport semestriel sur la situation économique du pays, rendu public le lundi 26 mai, et représente un véritable appel à l’action pour les décideurs politiques. Ceux-ci se retrouvent désormais face à la nécessité de trouver des solutions innovantes et adaptables pour relancer la croissance, restaurer la confiance des marchés et stabiliser l’économie.
Les implications de cette revue des prévisions pourraient également s’étendre bien au-delà des chiffres, affectant les programmes de développement en cours et les initiatives visant à soutenir les petites et moyennes entreprises du pays.
Notons que ces PME, souvent considérées comme le moteur de la création d’emplois et de l’entrepreneuriat au Kenya, sont cruciales pour l’avenir économique du pays.
Il est donc impératif que le gouvernement mette en place des politiques favorables à leur développement, tout en garantissant un cadre politique stable qui encourage l’innovation et l’investissement dans un climat de confiance pour assurer une prospérité durable.
Korotoumou Sylla