(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, l’administrateur provisoire de la mine Loulo-Gounkoto, Soumana Makadji, continue les négociations pour rouvrir l’actif, actuellement sous le contrôle de Barrick Mining. Les fonds issus de la vente d’or prévue, estimés à environ 107 millions de dollars, devraient financer les dépenses opérationnelles, notamment les salaires, le carburant et les arriérés dus aux sous-traitants.
Ainsi , des informations confirmées à Croissance Afrique le mardi 8 juillet 2025, « l’ancien ministre malien de la Santé aurait l’intention de vendre une tonne d’or stockée sur le site minier afin de financer la reprise de la production ». Cette même information a été vérifiée et relayé par l’agence Reuters à la même date.
Depuis janvier 2025, la plus grande mine d’or du Mali est à l’arrêt, suite à la décision de Barrick de suspendre la production en raison du blocage de ses exportations et de la saisie de plusieurs tonnes d’or par le gouvernement malien.
Tandis que Barrick s’efforce de faire valoir ses droits devant un tribunal arbitral international, Bamako a saisi la justice pour obtenir la réouverture de la mine, et cette demande a été acceptée en juin par un juge, qui a nommé M. Makadji pour assurer l’administration provisoire.
Par ailleurs, l’ancien ministre a également sollicité l’aide de Samba Touré, un ancien employé de Randgold (fusionné avec Barrick en 2018), pour relancer les activités. Actuellement directeur de la compagnie minière nationale (SOREM), M. Touré a notamment été directeur des opérations pour l’Afrique de l’Ouest.
Aussi, la fermeture de Loulo-Gounkoto a contraint certains sous-traitants de Barrick à licencier des employés, et il reste à déterminer dans quelle mesure la réouverture de la mine permettra aux entreprises de se redresser. Les informations concernant les sous-traitants qui travailleront avec la nouvelle direction et le calendrier de reprise de la production sont encore inconnues.
Ainsi, Loulo-Gounkoto avait atteint en 2024 un record de production de 723 000 onces, mais il est difficile d’estimer ses performances futures. Un différend similaire en Zambie entre l’État et la compagnie minière Vedanta avait entraîné une baisse de la production de cuivre dans le complexe Konkola Copper Mines, placé sous administration provisoire en raison d’un manque d’investissements suffisants.
En attendant la réouverture de Loulo-Gounkoto, il est à noter que ces évolutions sont contestées par Barrick, qui a déposé une demande de mesures conservatoires auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI).
Notons que la compagnie canadienne exprime néanmoins sa disponibilité au dialogue avec les autorités locales, lesquelles l’accusent de ne pas avoir versé des centaines de millions de dollars en impôts et redevances, des allégations que Barrick continue de nier. En tout cas, la réouverture du Complexe de Loulou Gounkoto dépendra, apparemment de la vente des lingots d’or gardés dans une banque à Bamako.
Moussa KONÉ
