(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Cameroun, le Premier ministre, Joseph Dion Nguté, a présidé le 12 septembre 2025 à Douala la cérémonie conjointe de pose de la première pierre et de signature des conventions de financement de l’usine de transformation de l’aluminium de la société Proalu SA, filiale de Prometal Groupe, le leader incontestable de la transformation de l’acier en Afrique centrale, une région dynamique sur le plan industriel.
Lors de cet événement marquant, symbolique pour le développement du secteur industriel camerounais, il a été annoncé que ce projet novateur sera en partie financé par un consortium de trois banques locales et Proparco, une institution spécialisée dans le soutien au secteur privé.
Ainsi, BGFI Bank, Société Générale Cameroun, Afriland First Bank et la filiale de l’AFD dédiée à l’accompagnement financier du secteur privé mobiliseront des ressources considérables à hauteur de 54,4 milliards de FCFA pour soutenir ce projet ambitieux. Cette enveloppe généreuse représente environ 61,8% du coût total estimé à 88 milliards de FCFA, démontrant l’engagement significatif de ces institutions financières dans le développement économique du pays.
Avec un financement de 15,55 milliards de FCFA, le groupe bancaire gabonais BGFI, qui, selon des sources fiables, a mobilisé ses filiales réparties stratégiquement en Afrique centrale, injecte la contribution la plus importante dans le projet de construction du complexe industriel de Proalu SA.
Proparco, une institution renommée pour son engagement dans le développement économique, et la filiale locale du prestigieux groupe bancaire français Société Générale, viennent chacun de mettre une somme importante de 15 milliards de FCFA dans le projet en cours, en collaboration avec l’État du Cameroun, avec lequel ils ont récemment conclu un accord de rachat stratégique. Cette initiative témoigne de leur ambitieuse vision commune visant à accélérer la croissance industrielle au Cameroun. En parallèle, le groupe bancaire Camerounais Afriland First Bank contribue à hauteur de 8,9 milliards de FCFA, soulignant une forte synergie entre les acteurs nationaux et internationaux.
Une nouvelle ère d’industrialisation prend forme avec la construction d’un complexe industriel dans la très stratégique zone industrielle de Bassa, située à Douala. Cette réalisation est l’aboutissement de négociations fructueuses, marquées par la signature, le 13 août 2024, d’un protocole d’accord d’investissement et d’un contrat commercial entre Proalu SA et l’État camerounais.
La représentation étatique dans ces accords était assurée par les départements ministériels de l’Industrie et du Commerce, signifiant l’intérêt maximal de l’État à encourager l’essor du secteur industriel, et le compagnonnage de la Compagnie camerounaise de l’aluminium (Alucam), qui joue un rôle clé dans ce partenariat.
À travers ces instruments juridiques soigneusement élaborés et négociés, Proalu SA s’engage fermement et de manière inébranlable à réaliser un investissement colossal de 88 milliards de FCFA. Cet investissement ambitieux est destiné à la construction d’un vaste complexe industriel dans la capitale économique du Cameroun, spécifiquement dédié à la transformation de l’aluminium. Ce projet audacieux promet de dynamiser l’économie locale avec, comme point fort, la création d’approximativement 1 500 emplois, parmi lesquels environ 450 sont des emplois directs, offrant ainsi des opportunités d’emploi significatives et une stabilité économique à la population régionale.
Doté d’une capacité de production remarquable, ce complexe industriel est capable de produire annuellement 30 000 tonnes de bobines d’aluminium, en plus de 30 000 tonnes de bobines prélaquées en aluminium et en acier, ainsi que divers autres produits dérivés, tels les panneaux sandwich et autres panneaux composites. Cette installation impressionnante s’approvisionnera exclusivement en matières premières auprès d’Alucam, représentant une énorme bouffée d’oxygène pour cette société d’État qui traverse des périodes de difficulté économique.
En effet, ce partenariat commercial stratégique avec Proalu SA garantit à Alucam un chiffre d’affaires annuel conséquent de 48 milliards de FCFA, calculé selon un revenu stable de 4 milliards de FCFA chaque mois grâce à l’achat régulier de 2 500 tonnes de matière première. Cela constitue un véritable pilier de soutien économique permettant à Alucam de stabiliser ses opérations et d’assurer sa viabilité à long terme dans le secteur industriel.
En plus de la fabrication de bobines en aluminium et en acier, le complexe industriel de Proalu SA, doté de technologies de pointe, s’engage à produire chaque année une quantité impressionnante de 8 000 tonnes de câbles électriques diversifiés. Parmi ceux-ci, 2 000 tonnes seront en aluminium, profitant de la légèreté et de la conductivité de ce matériau, tandis que 6 000 tonnes utiliseront le cuivre, reconnu pour sa haute conductivité et sa durabilité, les câbles étant à la fois simples et armés pour une résistance accrue. Pour satisfaire la demande en produits en cuivre, l’entreprise importera partiellement la matière première, ceci en réponse au déficit de production locale, assurant ainsi une qualité et une disponibilité constantes.
Ce complexe industriel ambitieux joue un rôle vital dans la stratégie d’import-substitution promue depuis plusieurs années par le gouvernement camerounais pour dynamiser l’économie nationale. Effectivement, en réduisant considérablement ou en éliminant les importations massives de bobines – totalisant environ 8 milliards de FCFA par an – et de câbles électriques – représentant environ 19 milliards de FCFA chaque année – cette installation industrielle innovante en cours de construction est destinée à atténuer le déficit de la balance commerciale du Cameroun à hauteur de près de 27 milliards de FCFA annuellement. Ce projet témoigne de la volonté claire du pays de renforcer son autonomie industrielle et d’encourager la croissance économique grâce à l’optimisation de ses ressources domestiques et à la réduction des dépendances extérieures.
Notons que les promoteurs de ce grand projet, qui a été minutieusement maturé et structuré pendant plus de trois longues années par le très respecté cabinet camerounais JMJ Africa dirigé par Patrice Yantho, un professionnel chevronné et ancien collaborateur de l’éminente société KPMG, ne se contentent pas de prévoir sa réalisation. En effet, ils anticipent également des résultats financiers significatifs, avec des projections de près de 10 milliards de FCFA en termes d’impôts et taxes à verser au trésor public de l’État du Cameroun chaque année, contribuant ainsi de manière considérable à l’économie nationale.
Pour rappel, le projet promet la création d’une valeur ajoutée annuelle substantielle, estimée à pas moins de 15 milliards de FCFA, ce qui témoigne de son potentiel économique et de son impact sur le développement infrastructural et financier du pays.
Korotoumou Sylla
