(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Tchad, les autorités ont annoncé un important projet de mobilisation financière, de l’ordre de 1,1 milliard de dollars, visant à accélérer le processus d’électrification du pays à l’horizon 2030. Cette ambitieuse initiative s’inscrit dans le cadre du Plan national de développement intitulé « Tchad Connexion 2030 », qui a été officiellement présenté en 2025.
Ainsi, elle marque une étape clé de transformation pour la nation, et est étroitement liée au Pacte national de l’énergie, élaboré conjointement avec le soutien technique et financier de la Banque mondiale. Ce pacte stratégique détermine les priorités essentielles et les actions concrètes à mettre en œuvre pour surmonter les multiples contraintes qui entravent le secteur énergétique, en fixant des objectifs clairs et mesurables.
En se basant sur les données fournies par la Banque mondiale, il est révélé que le Tchad est actuellement classé parmi les pays ayant l’accès à l’électricité le plus limité dans le monde. En effet, seulement 6,4 % de la population totale a accès à une connexion au réseau électrique à l’heure actuelle. Ce chiffre se traduit par un taux de couverture de 35 % dans la capitale, N’Djamena, tandis que dans les provinces, ce taux chute dramatiquement à environ 1 %.
Un tel déficit énergétique est régulièrement mis en avant par les bailleurs de fonds internationaux, qui le considèrent comme l’un des obstacles majeurs au développement économique et social du Tchad. En s’attaquant à ce problème, le pays espère créer de nouvelles opportunités pour stimuler la croissance et améliorer les conditions de vie de ses citoyens.
Le plan « Tchad Connexion 2030 » est une initiative ambitieuse conçue pour renverser cette tendance en matière d’amélioration des infrastructures énergétiques du pays. L’objectif clairement exprimé par ce projet est d’atteindre un taux de couverture de 60 % de l’ensemble de la population tchadienne au cours des cinq prochaines années, une cible qui, si réalisée, permettrait d’inclure dans ce réseau national des millions de ménages et d’entreprises, créant ainsi de vastes possibilités de développement économique.
Une attention particulière sera portée à l’énergie solaire, avec l’installation prévue de 520 mégawatts de capacité solaire sur un total de 866 mégawatts supplémentaires anticipés, constituant ainsi plus de la moitié des infrastructures nouvelles en matière d’énergie. Par ces efforts, le gouvernement vise également à réduire significativement la dépendance nationale aux hydrocarbures, tout en cherchant à stabiliser le coût de l’électricité qui est un enjeu clé pour le développement du pays.
Dans le cadre de cette transformation, le Pacte national de l’énergie, introduit en coopération avec la Banque mondiale, fournit une feuille de route exhaustive et plus approfondie. Cette stratégie englobe non seulement la production d’énergie, mais aussi son transport et sa distribution, avec un accent sur le développement de solutions énergétiques hors réseau ainsi que sur des modes de cuisson écologiques.
Selon les évaluations du ministère de l’Énergie, les besoins financiers pour mener à bien ces projets sont estimés à plus de 1 200 milliards de FCFA, dont 329,5 millions sont à allouer immédiatement… La mise en œuvre de ces initiatives espère ainsi placer le Tchad sur une voie résolument tournée vers un avenir durable et indépendant énergétiquement.
L’ensemble du projet de développement doit non seulement s’appuyer sur la réhabilitation et l’extension des infrastructures existantes, mais également viser une meilleure intégration régionale pour renforcer la coopération entre les pays voisins. Le déploiement des énergies renouvelables distribuées est essentiel, notamment pour exploiter les ressources solaires abondantes dans la région.
De plus, l’adoption des technologies de cuisson modernes pourrait grandement améliorer la qualité de vie des habitants tout en préservant l’environnement. Une participation accrue du secteur privé est encouragée pour injecter des idées novatrices et stimuler la croissance économique. Ainsi, il est indispensable que la société nationale d’électricité soit en mesure de fournir des services fiables et abordables à la population.
Notons que le Plan national de développement, dans son ensemble ambitieux, est évalué à pas moins de 18 000 milliards de FCFA, ce qui représente environ 32,2 milliards de dollars. Face à ce défi, réunir un tel volume de financement exigera des efforts soutenus et la multiplication des partenariats avec divers bailleurs internationaux.
N’Djamena, la capitale dynamique du pays, compte sur sa position stratégique pour attirer des investisseurs clés. C’est précisément dans cette perspective qu’un protocole d’accord significatif a été signé le 28 juin 2025, en marge de la 32ᵉ Assemblée générale annuelle d’Afreximbank, marquant une étape importante vers la réalisation des objectifs ambitieux du pays.