(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Gabon, un événement tout à fait inédit et d’une ampleur considérable secoue actuellement le port minéralier d’Owendo. Un vraquier, dont le nom a été identifié comme étant le Jacob H, aurait quitté de manière discrète et inattendue le quai durant la nuit du 6 au 7 novembre, emportant à son bord une cargaison volumineuse estimée à près de 48 000 tonnes de manganèse de haute qualité.
D’après diverses sources médiatiques, telles que Gabon Review et d’autres publications régionales, le navire se serait mystérieusement désamarré sans disposer d’aucune autorisation préalable, et aurait réussi à échapper à tous les protocoles de contrôle rigoureux du port avant de prendre le large en direction des eaux internationales. Une plainte officielle aurait été déposée auprès de la Direction générale des recherches (DGR), alors qu’un signalement urgent à Interpol aurait également été émis dans l’espoir d’intercepter le navire suspect en pleine mer, où il pourrait encore être localisé et arrêté.
Au regard du prix actuel du marché, qui est estimé à environ 420 dollars américains par tonne, une telle cargaison représenterait une valeur marchande très élevée, se situant entre 20 milliards et 25 milliards de FCFA, ce qui constituerait une perte potentiellement énorme pour la filière minière gabonaise. Cette filière est déjà confrontée à des contraintes multiples, notamment en matière de logistique complexe et de suivi de la traçabilité des produits. Bien que les autorités responsables n’aient pas encore confirmé de manière officielle tous les détails de cette affaire intrigante, les premiers éléments d’enquête font d’ores et déjà l’objet de vives discussions et inquiètent les parties prenantes du secteur minier. En attendant, des efforts continus sont déployés pour comprendre pleinement les tenants et aboutissants de ce départ inopiné, et pour s’assurer de la sécurité de l’exploitation minière désormais sous haute surveillance.
Le manganèse constitue l’un des piliers fondamentaux de l’économie gabonaise, représentant un poids significatif avec près de 30% des exportations du pays et s’imposant comme une ressource clé, indispensable pour les recettes publiques. Un tel incident, s’il est confirmé, soulève de sérieuses interrogations sur des aspects cruciaux tels que la sécurité et la gouvernance portuaire.
Cela se produit à un moment stratégique où le pays s’efforce activement de renforcer la transparence tout au long de la chaîne logistique des minerais, cherchant à établir des standards plus élevés en matière de gestion des ressources naturelles. Selon plusieurs sources crédibles, les premiers responsables de sociétés ayant un lien direct ou indirect avec les opérations minières auraient déjà été convoqués et entendus par les autorités compétentes pour faire la lumière sur ces événements.
Pour Libreville, cette affaire pourrait bien devenir un cas test emblématique pour la régulation et le développement du secteur extractif. En réponse à cette situation délicate, la sécurisation des exportations, la digitalisation rigoureuse du suivi des cargaisons ainsi que le contrôle accru des intermédiaires sont à présent devenus des priorités affichées de manière claire par le gouvernement.
Dans l’attente des conclusions détaillées de l’enquête en cours, le mystère entourant la mystérieuse disparition du Jacob H met en lumière la vulnérabilité persistante d’un secteur hautement stratégique dont la crédibilité repose fondamentalement sur la rigueur des processus mis en place et la traçabilité assurée des opérations.
Mariam KONE

