(CROISSANCE AFRIQUE)- Le 12 novembre dernier marque une date cruciale pour la Côte d’Ivoire et son engagement envers une intégration régionale renforcée en Afrique de l’Ouest. Lors du conseil des ministres tenu à Abidjan, le gouvernement a adopté un décret important qui ratifie le traité relatif à la création d’un corridor de transport étendu allant de Praia à Dakar et jusqu’à Abidjan.
Ce projet ambitieux d’infrastructure transfrontalière couvre une distance impressionnante de 3 164 kilomètres, y compris une liaison maritime de 600 kilomètres entre le Cap-Vert et le continent, marquant ainsi une avancée significative dans les relations inter-régionales.
Le traité, qui avait déjà reçu l’approbation parlementaire le 25 juin dernier, témoigne de la volonté de la Côte d’Ivoire de se positionner activement aux côtés de ses voisins ouest-africains, tels que le Cap-Vert, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée, la Sierra Leone, le Libéria et le Ghana, afin de matérialiser ce corridor stratégique vital. Selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, l’objectif primordial de ce projet est de ‘’faciliter la mobilité des personnes et des biens », optimisant ainsi un axe commercial essentiel qui abrite plus de la moitié des échanges économiques dans la sous-région.
Cette initiative promet de renforcer les liens commerciaux et culturels entre les pays participants, tout en stimulant le développement économique local et régional grâce à une meilleure infrastructure connectée. Ce corridor autoroutier, qui s’étendra sur des kilomètres de routes bien développées, reliera les principaux pôles économiques d’importance stratégique ainsi que plusieurs sites portuaires de l’Afrique de l’Ouest.
Ce projet ambitieux débutera à Praia, la dynamique capitale insulaire du Cap-Vert, un pays composé de magnifiques îles volcaniques, et s’étendra jusqu’à Abidjan, une des villes les plus vitales en matière de logistique dans la région du Golfe de Guinée. Cette grande infrastructure prévue sera l’une des plus longues intégrées en termes de transport sur tout le continent africain, permettant une interconnexion efficace entre huit pays différents et ouvrant des opportunités de marché pour près de 400 millions de consommateurs potentiels.
Ce projet, qui a été initié sous l’égide de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), s’inscrit dans un cadre plus large de la Vision 2050 de cette organisation régionale. La CEDEAO, visant à améliorer la connectivité et à stimuler la compétitivité régionale, se propose de soutenir une croissance inclusive et de renforcer le commerce intra-africain. En outre, cette initiative ambitieuse vient compléter d’autres projets particulièrement stratégiques déjà en cours de réalisation, tels que le corridor Abidjan–Lagos et le chemin de fer transafricain, chacun jouant un rôle clé dans le développement économique de la région.
Au-delà des enjeux économiques, le projet Praia–Dakar–Abidjan porte une dimension sociale et environnementale affirmée. Il s’agit de favoriser le développement des zones traversées, de réduire les coûts logistiques, mais aussi d’assurer la durabilité écologique des infrastructures. Le traité met notamment l’accent sur l’aménagement de voies respectueuses des écosystèmes, la création de plateformes logistiques modernes et la promotion du commerce vert.
Pour les États signataires de cet ambitieux projet, ce corridor n’est pas seulement un levier majeur d’intégration physique et économique, il incarne également un outil précieux de stabilisation régionale à travers le développement durable. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de renforcement des infrastructures essentielles, qui est supposée améliorer de manière significative la connectivité régionale.
Ainsi, cela, à son tour, devrait avoir pour effet de stimuler de nouveaux investissements privés et de créer un environnement propice à la croissance économique. De plus, ce corridor est vu comme un moyen d’encourager le tourisme intra-africain, en facilitant les déplacements et échanges culturels entre les différents pays, tout en renforçant la compétitivité des économies voisines, qu’elles soient situées en bord de mer ou enclavées, en leur offrant de nouvelles opportunités sur le marché.
Avec cette ratification, la Côte d’Ivoire exprime clairement son engagement stratégique à être un acteur clé et un véritable moteur dans la mise en œuvre des grands projets communautaires, pertinents pour la région et au-delà. En prenant part à cette initiative transnationale ambitieuse, Abidjan réaffirme avec conviction sa volonté de contribuer activement à la construction d’une Afrique de l’Ouest qui soit plus connectée, plus compétitive, et plus résiliente face aux défis économiques et sociaux contemporains.
Notons que ce geste souligne l’importance de la coopération et du partenariat pour bâtir un avenir prospère commun, englobant une vision qui dépasse les frontières nationales pour favoriser l’intégration régionale à grande échelle.
Abdoulaye KONÉ

