(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Sénégal, les autorités prévoient de mettre en place un nouveau cadre réglementaire pour son secteur minier. Il s’agit là de l’une des réformes les plus importantes et symboliques de cette période, se joignant notamment aux révisions récentes du Code des Impôts et du Code des Investissements d’ici fin de l’année 2025. L’objectif principal de ces réformes est de maximiser les bénéfices économiques et sociaux d’une industrie minière en pleine croissance et dotée d’un potentiel considérable.
Ce nouveau texte, qui succédera à celui instauré en 2016, aura pour vocation d’intégrer de nouvelles dispositions issues de la politique nationale de souveraineté. Depuis le début de l’année 2024, le gouvernement sénégalais a engagé un processus de renégociation des contrats existants avec les entreprises minières, mettant ainsi l’accent sur des termes plus équitables et avantageux pour l’État.
Parallèlement à ces initiatives, le Sénégal envisage de rendre opérationnels deux instruments financiers : le Fonds de Réhabilitation minier, qui s’occupe des questions de restauration environnementale post-exploitation, et le Fonds de Développement des Collectivités territoriales, destiné à soutenir les projets locaux en lien direct avec l’activité minière.
En marge du prestigieux Salon international des Mines, qui s’est tenu dans la vibrante ville de Dakar du 4 au 6 novembre 2025, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a brillamment exposé ses ambitions et les aspirations de son administration envers le secteur minier national. Il a mis en avant une vision ambitieuse : métamorphoser ce secteur en un véritable moteur de diversification économique, de stabilité durable et de prospérité collective, apportant des bénéfices palpables à toutes les générations, présentes et futures.
Pour le président, l’enjeu n’est plus simplement d’extraire des richesses du sol, mais de « leur faire parler le langage du progrès, de la connaissance et du bien-être collectif », illustrant ainsi une approche novatrice et inclusive. Cela repose sur la conviction que la souveraineté économique authentique, laquelle intègre ces valeurs fondamentales d’équité, de justice sociale et d’inclusion, ne saurait se contenter de la simple exportation de matières premières brutes.
Dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture de cet événement d’envergure, Bassirou Diomaye Faye avait précisé avec une profonde détermination : « Nous voulons bâtir des industries de transformation robustes, capables non seulement de raffiner, mais aussi de valoriser et d’intégrer nos minerais dans les chaînes de valeur nationale, africaine et mondiale. »
Cette déclaration reflète une stratégie qui vise à renforcer les capacités industrielles locales, à stimuler l’innovation et à créer de nouvelles opportunités économiques qui pourraient redéfinir le paysage économique du pays et de tout le continent. Au Sénégal, une nation riche en ressources naturelles diverses, selon les données fournies par l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), l’année 2024 a été marquée par une croissance notable dans le secteur minier sénégalais.
Cette augmentation est particulièrement significative, avec un total impressionnant de 236,59 milliards de francs CFA de revenus extraits uniquement durant le premier semestre de l’année en cours. Parmi ces revenus, pas moins de 225,49 milliards de francs CFA ont été directement alloués au budget de l’État, illustrant ainsi l’impact vital de ce secteur sur l’économie nationale. Le secteur aurifère, avec l’or comme produit phare, se présente comme le principal moteur de cette prospérité, mais il n’est pas le seul à avoir connu un essor.
Notons que le clinker, composant essentiel du ciment, et l’acide phosphorique, utilisé dans divers domaines industriels, contribuent également de façon significative à cette dynamique économique, soulignant la diversité et la richesse des ressources minérales du pays.
Moussa KONÉ

