(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Tchad, le ministère des Finances, du Budget, de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale a été noté avec une attention particulière que le stock total de la dette publique a atteint un impressionnant montant de 3 448,2 milliards FCFA à la fin du premier semestre de l’année en cours. Cette information émane des statistiques axées sur la dette publique du pays, publiées le 3 décembre 2025 à Ndjamena.
Ainsi, ce chiffre est en nette augmentation par rapport à celui constaté un an plus tôt, qui s’élevait à 3 278,8 milliards FCFA, soulignant ainsi une tendance à la hausse significative qui pourrait avoir des implications profondes sur la gestion économique du pays et sur les décisions de politique financière à venir.
Les autorités concernées, conscientes des implications de cette évolution sur l’économie nationale, ont indiqué que cette augmentation de 5,2 % est principalement attribuée aux « nouveaux tirages », un terme qui fait référence aux nouveaux décaissements qui ont été réalisés sur les emprunts déjà contractés auparavant, révélant ainsi une stratégie financière qui pourrait viser à soutenir des projets de développement ou à répondre à des besoins urgents.
De plus, le ministère des Finances a pris soin de clarifier que le ratio d’endettement public est désormais établi de manière à assurer une transparence accrue dans la gestion de la dette nationale, reflétant ainsi une volonté d’améliorer la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux. Cette approche proactive pourrait permettre non seulement de gérer efficacement l’endettement, mais également d’encourager des réformes destinées à stimuler la croissance économique et à garantir une stabilité à long terme pour la nation.
La dette intérieure du pays constitue une part substantielle de l’ensemble de la dette, représentant ainsi 55,6 % du total, ce qui s’élève à un montant impressionnant de 1 915,8 milliards FCFA. En parallèle, la dette extérieure, qui est également d’une importance significative dans le paysage économique national, atteint 1 532,4 milliards FCFA, ce qui correspond à 44,4 % de l’encours total de la dette. En examinant de plus près la composition de ce portefeuille de dette, il est intéressant de noter que la majorité, soit 55,6 %, est libellée en francs CFA, la monnaie locale, tandis que d’autres devises telles que le dollar américain contribuent à hauteur de 28,6 %, l’euro représente 8,3 %, le renminbi s’évalue à 4,5 %, et enfin, diverses autres devises totalisent 3,1 %.
En outre, le document que nous examinons s’attache également à décomposer les éléments constitutifs de la dette extérieure à une date donnée, à savoir celle de fin juin. À cette période, la dette extérieure se répartit en plusieurs catégories distinctes : un montant de 616,8 milliards de FCFA est associé à la dette multilatérale, qui est souvent contractée auprès d’institutions financières internationales reconnues pour leur rôle dans le développement économique et la stabilité financière des pays. De plus, on trouve une somme significative de 847,5 milliards FCFA qui représente la dette bilatérale, ce qui signifie qu’elle a été contractée spécifiquement auprès d’autres États, souvent dans un cadre d’accords d’entraide économique. Enfin, le document mentionne également une somme de 68 milliards FCFA, représentant la dette commerciale, qui provient essentiellement d’emprunts contractés auprès de banques ou de marchés financiers, constituant ainsi un enjeu crucial pour la gestion financière et les relations économiques du pays sur la scène internationale.
Au cours du premier semestre de cette année, le Tchad a réussi à honorer un service de sa dette totale s’élevant à 193,4 milliards de FCFA, un effort considérable qui témoigne de la volonté du pays de maintenir sa réputation financière. Parmi ce montant, 166,8 milliards de FCFA ont été destinés au remboursement du principal, tandis que 26,6 milliards de FCFA ont été affectés au paiement des intérêts, soulignant ainsi l’importance d’une gestion rigoureuse des finances publiques. En ce qui concerne la seule dette extérieure, le service réglé durant le deuxième trimestre a atteint un montant significatif de 102,8 milliards de FCFA, ce qui représente une augmentation notable par rapport aux 63,7 milliards de FCFA réglés sur la même période l’année précédente en 2024. Ce montant comprend 93,7 milliards de FCFA alloués au remboursement du principal et 9,1 milliards de FCFA pour le paiement des intérêts, ce qui démontre un engagement soutenu à faire face aux obligations financières extérieures et à préserver la stabilité économique du pays.
Par ailleurs, la dette intérieure du Tchad, qui constitue la part la plus prépondérante du portefeuille d’endettement du pays, présente également un profil détaillé dans les rapports financiers. Avec un encours impressionnant de 1 915,8 milliards de FCFA, elle se compose de 56,8 % de titres publics, 31,1 % de dette conventionnée, 9 % de dette envers la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), et 3,2 % de dette non conventionnée. Cette diversification des instruments de dette illustre la stratégie adoptée par le Tchad pour équilibrer ses sources de financement et répondre à ses besoins de développement tout en minimisant les risques associés à une trop grande dépendance vis-à-vis d’une seule catégorie de créanciers.
En examinant les données financières et en les analysant de manière plus approfondie, on note qu’en montant total, cela correspond à une somme impressionnante de 1 077,9 milliards FCFA en titres, représentant ainsi une part significative des engagements financiers. De plus, on observe qu’il existe un total de 589,3 milliards en dette conventionnée, ce qui souligne la structure de financement sous des termes contractuels définis. Par ailleurs, on doit prendre en compte une dette envers la CEMAC s’élevant à 187,5 milliards, indiquant ainsi l’interaction économique au sein de cette communauté d’États.
Notons qu’il est important de noter qu’une somme de 61,1 milliards de dette non conventionnée vient s’ajouter, soulignant ainsi la diversité des modalités de financement en jeu. En ce qui concerne le service de la dette intérieure, celui-ci atteint un total considérable de 90,5 milliards de FCFA au cours du premier semestre de l’année, dont 73,2 milliards sont attribués spécifiquement aux remboursements, tandis que 17,3 milliards se rapportent aux intérêts, ajoutant une couche supplémentaire de complexité aux enjeux financiers auxquels le pays est confronté.
Zangouna KONÉ

