Au Mali, le Conseil National de Transition a, en plénière le vendredi 17 juin 2022, voté la nouvelle loi électorale par 115 voix pour, 3 contre et zéro abstention. Les membres de l’organe législatif et les membres du Gouvernement ont frôlé les empoignades. L’adoption de la nouvelle loi électorale est la réponse d’un bon jeu démocratique qui s’est déroulée entre les deux institutions républicaines, notamment, la Primature et l’Assemblée Nationale du Mali, qui à son tour, représentée par le Conseil National de Transition. La première est chapeautée par Dr Choquel Kokalla Maiga et le deuxième par le Colonel Malick Diaw.
Il s’agit d’un débat démocratique qui a eu lieu au centre international de conférence de Bamako. Explication : Sur la table du conseil National de Transition (CNT) « bien avant les Assises Nationales de la Refondation », le projet de loi portant Loi Électorale consacrant la création de l’Organe Unique de Gestion des Élections (AIGE) a été adopté par 115 voix pour, 3 contre et zéro abstention. Il faut signaler que cette nouvelle loi était en session Ordinaire en avril 2022.
Par la suite, les travaux ont été dirigés par le colonel Malick Diaw, président de l’organe législatif, qui a assuré en véritable maître des lieux. Sur les 250 articles contenus dans le projet porté par le Gouvernement, au moins 216 ont été revus, ce, après consultation de toute la classe politique, la société civile, et autres personnes ressources. Bref 96 amendements ont été apportés.
Aujourd’hui, pour qui connait Choguel Kokalla Maiga, tout le monde sait que c’est un adepte respectueux du débat démocratique sans équivoque. La preuve, lors de l’enregistrement de l’émission issue de la journée d’information dénommée « Mali kura Taasira », le chef du Gouvernement a montré son sans froid face aux questions démocratiquement posées par les hommes de medias. Il est temps de reconnaitre que le premier ministre actuel, Choquel Kokalla Maiga, est un cadre intègre qui maitrise les enjeux du débat démocratique d’un Mali affaiblit par des crises intestines au sommet de l’Etat et dans les marigots politiques bourrés des règlements de compte.
Prenant la parole, le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des réformes politiques et institutionnelles, Mme Sylla Fatoumata Dicko, ne s’est pas « reconnue » dans la loi amendée et se croit devant un « Tribunal ». « Nous sommes loin d’un tribunal », lui répondu l’honorable Koumaré.
Notons qu’en réponse à la demande de la ministre de suspendre les travaux pour un retour du projet sur la table du gouvernement, le président de la Commission des Lois Constitutionnelles, de la Législation, de la Justice , des Droits de l’Homme et des Institutions de la République du Conseil National de Transition , Souleymane De, a été catégorique : « Une fois que le gouvernement dépose un projet de loi sur la table, le temps du gouvernement est terminé, c’est le temps du CNT…Le gouvernement doit observer son droit de réserve. », a-t-il affirmé, par suite, la nouvelle loi électorale a été naturellement votée. Notons que les regards sont tournés désormais vers le chef de l’État, Président Assimi Goïta, à qui revient le pouvoir de promulguer cette nouvelle loi électorale ou de renvoyer le document à une seconde lecture.
Daouda Bakary KONE