(CROISSANCE AFRIQUE)-Le troisième trimestre de l’année 2024 a été marqué par un ralentissement des investissements en capital-risque et capital-investissement sur le continent africain.
Cette tendance alarmante a été mise en évidence dans un rapport récent publié par l’AVCA, l’association panafricaine des investisseurs en capital. Selon ce rapport, les firmes de private equity ont considérablement réduit leurs activités, entraînant des conséquences notables pour divers secteurs en Afrique. Ce phénomène suscite des inquiétudes quant à la stabilité économique future du continent.
Réduction des investissements en private equity en Afrique
Le rapport de l’AVCA souligne une diminution de 53 % des investissements en private equity en Afrique par rapport à l’année précédente. Ce chiffre témoigne d’un changement significatif dans la dynamique du marché, impactant à la fois les firmes locales et internationales.
Les investisseurs semblent plus prudents face aux incertitudes économiques et politiques qui affectent la région. Cette réduction constitue un signal inquiétant pour le développement économique africain.
Statistiques du rapport de l’AVCA
Les investissements totaux en capital-investissement ont chuté pour atteindre moins de 1,5 milliard de dollars en 2024.
Environ 70 % des investissements ont été concentrés dans cinq pays africains seulement.
Les secteurs technologique et des soins de santé ont subi les baisses les plus importantes.
Causes du ralentissement des investissements
Plusieurs facteurs expliquent cette baisse des investissements. Les conflits géopolitiques, l’instabilité politique et les fluctuations économiques mondiales se combinent pour dissuader les investisseurs. De plus, la pandémie de COVID-19 a exacerbé les défis existants, créant un environnement d’incertitude. Les firmes de private equity adoptent donc une approche plus conservatrice en période de crise.
Secteurs impactés par cette diminution
Le secteur des technologies numériques a vu une réduction significative des financements.
Les investissements dans les infrastructures et l’énergie ont également subi un coup dur.
Le secteur de l’agriculture, qui avait auparavant attiré de nombreux fonds, a également été affecté.
Comparaison avec les années précédentes
Cette chute des investissements en private equity contraste fortement avec les tendances des années précédentes. Par exemple, en 2021, le montant des investissements avait atteint des niveaux record, dépassant les 2,5 milliards de dollars. Ce recul souligne la volatilité des marchés africains et la nécessité d’une évaluation continue des opportunités. Les investisseurs doivent repenser leur stratégie pour s’adapter à ce nouvel environnement.
L’impact de cette réduction des investissements ne se fera pas sentir seulement à court terme. À long terme, une diminution du capital-investissement pourrait freiner la croissance économique et limiter l’innovation. Les start-ups et entreprises en phase de croissance pourraient rencontrer des difficultés financières, ce qui nuirait à la création d’emplois. Par conséquent, la survie de nombreux secteurs dépendra de la capacité d’attirer de nouveaux investissements.
Notons qu’en dépit du ralentissement actuel, des opportunités existent encore pour le private equity en Afrique. Les investisseurs pourraient se tourner vers des secteurs émergents comme la finance numérique, l’énergie renouvelable et l’agriculture durable. La clé résidera dans la capacité des acteurs du private equity à naviguer dans l’incertitude. Avec une stratégie adaptée, ils pourraient jouer un rôle essentiel dans le rétablissement économique à venir.
Korotoumou Sylla