(CROISSANCE AFRIQUE)–SAP Afrique a annoncé avoir publié le mercredi 8 mars 2023 un nouveau rapport intitulé « Africa’s Tech Skills Scarcity Revealed », qui vise à dévoiler les défis et les opportunités spécifiques pour les organisations africaines à la recherche d’une plus grande disponibilité des compétences technologiques. Cathy Smith, directrice générale de SAP Afrique, déclare qu’il est urgent d’investir dans le développement des compétences et la formation pour garantir que l’Afrique puisse capitaliser sur son dividende jeunesse.
« Plus de la moitié de la croissance démographique mondiale d’ici 2050 aura lieu en Afrique, où 1,3 milliard de personnes devraient naître d’ici le milieu du siècle. Avec un investissement approprié dans le développement des compétences, l’économie africaine pourrait s’éloigner de sa dépendance sur les ressources naturelles pour constituer la future main-d’œuvre technologique mondiale, apportant des avantages économiques et sociaux incalculables au continent et à ses citoyens. Cependant, comme le révèlent nos recherches, les organisations africaines rencontrent encore des difficultés pour attirer, retenir et perfectionner des travailleurs technologiques qualifiés. La recherche a été menée auprès d’organisations au Kenya, au Nigeria et en Afrique du Sud au quatrième trimestre 2022.
Impact négatif dû au manque de compétences techniques
Le rapport « Africa’s Tech Skills Scarcity Revealed » a révélé que le manque de compétences a un effet négatif sur les efforts de transformation numérique du continent. Quatre organisations sur cinq interrogées ont signalé un effet négatif du manque de compétences techniques, 41 % déclarant que les employés partent en raison des pressions qu’ils subissent en raison d’un manque de personnel. D’autres conséquences incluent l’incapacité à répondre aux besoins des clients (rapporté par 46 %), la capacité réduite d’innovation (53 %) et la perte de clients au profit de concurrents (60 %).
Presque toutes les organisations s’attendaient à connaître un défi lié aux compétences technologiques en 2023. Plus des deux tiers (69 %) ont également déclaré s’attendre à connaître un déficit de compétences au cours de l’année à venir. Selon les données, le principal défi en matière de compétences pour les organisations africaines est d’attirer de nouvelles recrues qualifiées, bien qu’en Afrique du Sud, la rétention d’employés qualifiés devance de peu l’attraction de compétences comme principal défi.
Co-créer un nouveau monde du travail
En réponse aux défis actuels des compétences technologiques, les organisations prennent des mesures audacieuses pour s’assurer qu’elles ont accès aux compétences techniques appropriées. Quarante et un pour cent ont déclaré que le perfectionnement des employés existants serait une priorité absolue en 2023, tandis que 40 % ont dit la même chose à propos de la reconversion des employés.
« Les entreprises adoptent également des outils technologiques et des pratiques de travail flexibles pour s’assurer qu’elles peuvent attirer, retenir et mobiliser la bonne combinaison de compétences technologiques », a déclaré Smith. « Sept organisations sur dix utilisent actuellement un outil de gestion du capital humain ou d’expérience employé, tandis que près de la moitié (45 %) des entreprises étaient ouvertes au travail à distance, bien que la plupart souhaitent que les employés soient au bureau au moins une partie du temps. Ce nouveau lieu de travail dynamique exigera des dirigeants qu’ils co-créent de nouveaux modèles de travail, avec une collaboration constante avec les employés pour assurer l’alignement avec les objectifs et la culture de l’entreprise. »
Le rapport « Africa’s Tech Skills Scarcity Revealed » a en outre révélé que les compétences les plus demandées comprennent la cybersécurité et l’analyse de données (63 %), les compétences en développement et dans l’industrie (49 %) et les compétences en transformation numérique (48 %). Plus des deux tiers (69 %) ont cité les compétences techniques comme un attribut important lors du recrutement, tandis que 66 % ont déclaré que les compétences spécifiques à l’industrie étaient importantes pour eux.
Le déficit de gestion du changement persiste
Les compétences en gestion du changement si essentielles à une transformation numérique réussie n’étaient pas très appréciées parmi les entreprises interrogées, révélant une opportunité d’investir plus intelligemment dans des compétences spécifiques pour améliorer les résultats des initiatives. Seulement 18 % des entreprises ont cité la gestion du changement comme une compétence recherchée.
« Des études ont montré que moins d’un tiers des projets de transformation numérique réussissent, en partie parce que seuls 34 % des projets de conduite du changement sont des succès clairs », déclare Smith. « Pour un continent qui se transforme rapidement grâce à l’adoption accélérée des technologies numériques, assurer une gestion efficace du changement pourrait grandement améliorer les résultats et doter les organisations de nouvelles capacités pour stimuler la croissance et l’innovation. »
Parmi les autres principales conclusions du rapport, mentionnons :
Les organisations kenyanes sont plus optimistes quant à leurs perspectives de compétences que les organisations nigérianes ou sud-africaines : Seulement 53 % des organisations kenyanes s’attendent à connaître un déficit de compétences au cours de l’année prochaine, contre 80 % des entreprises nigérianes et 73 % des organisations sud-africaines. Les organisations kenyanes sont plus susceptibles de s’attendre à ce que les employés travaillent au bureau tout le temps : 37 % des organisations kenyanes souhaitent que leurs employés travaillent à temps plein, contre 23 % des organisations au Nigeria et seulement 13 % des organisations sud-africaines.
Le principal défi des compétences technologiques pour les organisations africaines est d’attirer de nouvelles recrues suffisamment qualifiées, sauf en Afrique du Sud : Les organisations au Kenya et au Nigéria citent attirer de nouvelles recrues qualifiées comme leur principal défi en matière de compétences technologiques en 2023, mais en Afrique du Sud, le principal défi consiste à retenir les travailleurs qualifiés en technologie.
Les organisations sud-africaines accordent une plus grande importance aux compétences en transformation numérique : Les compétences en transformation numérique ont été citées par 70 % des entreprises sud-africaines comme une compétence recherchée, contre seulement 33 % des organisations au Kenya et au Nigéria.
Notons que les entreprises nigérianes subissent davantage l’impact d’un manque de compétences technologiques : Toutes les entreprises nigérianes interrogées ont déclaré avoir subi un impact négatif en raison d’un manque de compétences technologiques, contre 60 % au Kenya et 78 % en Afrique du Sud. Le rapport SAP « Africa’s Tech Skills Scarcity Revealed » est désormais disponible pour aider les organisations africaines à comprendre l’état actuel des défis en matière de compétences technologiques.
Zangouna KONE
