(CROISSANCE AFRIQUE)- En Afrique, les données officielles de la Chambre africaine de l’énergie (AEC) via un rapport publié le 7 novembre 2023, estiment que la part des énergies renouvelables dans le mix électrique du continent africain devrait passer de 25% en 2023 à 47% en 2030 avant d’atteindre 62% en 2040 et 75% en 2050, grâce notamment à la hausse des nouvelles capacités solaires et éoliennes.
Ainsi, le rapport intitulé « The State of African Energy-2024 Outlook Report », a indique que le solaire et l’éolien devraient représenter près de 50 % des nouvelles capacités électriques qui seront installées sur le continent d’ici 2040 contre 20% pour les capacités issues des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel).
Le rapport souligne que la production de gaz naturel en Afrique devrait passer d’environ 265 milliards de m3 en 2023 à plus de 280 milliards de m3 en 2025. Une plus augmentation de la production est attendue au cours de la seconde moitié de la décennie en cours, à mesure que le Mozambique augmentera sa production de naturel liquéfié (GNL) et que de nouveaux autres pays rejoindront le club de producteurs de gaz sur le continent.
Ainsi, l’accent sera aussi mis de plus en plus sur les exportations de GNL. Le Nigeria et l’Algérie devraient être à l’origine de la majorité des exportations de ce type de gaz dont la demande croît rapidement dans le monde, mais des flux non négligeables proviendront également de l’Egypte, de la Guinée équatoriale, du Mozambique et du projet offshore situé au large du Sénégal et de la Mauritanie.
Par ailleurs, les capacités éoliennes terrestres, solaires et d’hydrogène devaient atteindre respectivement environ 59 gigawatts (GW), 65 GW et 22,5 GW à l’horizon 2030. Ces trois sources d’énergie représenteraient alors près de 95 % du total des capacités renouvelables en Afrique.
Cependant, *le gaz naturel continuera cependant à jouer un rôle important dans l’éventail des énergies qui serviront à produire de l’électricité durant les prochaines années. L’Agence ecofin explique que ce combustible fossile le moins polluant contribuerait à hauteur de 30% à la production de l’électricité sur le continent en 2030, avant de voir sa part régresser à 20% en 2040 et à 10% seulement en 2050.
Le gaz naturel africain et d’ailleurs, est considéré comme un carburant de transition au nom de la justice climatique. Alors qu’il ne contribue que de 3% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, le continent compte environ 600 millions de personnes qui n’ont pas encore accès à l’électricité.
Selon l’Agence de presse ecofin, en 2020, il n’ya pas moins de huit pays d’Afrique subsaharienne affichaient des niveaux d’électrification inférieurs à 20%. « La production d’hydrocarbures liquides du continent (pétrole brut et condensats) devrait par ailleurs rester quasiment stable en 2024 comparativement à ses niveaux de 2023, à une moyenne de 6,77 millions de barils par jour (bpj), soit environ 8% de la production mondiale », a-t-il rapporté.
Au total, quatre pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), en l’occurrence le Nigeria, la Libye, l’Algérie et l’Angola, seront les principaux producteurs d’hydrocarbures liquides en Afrique l’année prochaine, avec des niveaux de production respectifs de 1,51 million bpj, 1,31 million bpj, 1,18 million bpj et 1,01 million bpj.
Notons que sur un autre plan, le rapport révèle que les dépenses d’investissement cumulées dans les activités pétrolières et gazières en amont sur le continent devraient atteindre environ 450 milliards de dollars entre 2023 et 2030. La majeure partie de ces dépenses d’investissement concernera l’Afrique de l’Ouest (+50%) et l’Afrique du Nord (environ 30%).
Daouda Bakary KONE