(CROISSANCE AFRIQUE)-Le 14 janvier, les Émirats arabes unis et le Kenya ont signé un accord de partenariat économique, appelé « Compréhensive Economic Partnership Agreement » (CEPA). Cet accord a pour objectif de dynamiser le commerce et l’investissement, de créer de nouvelles opportunités commerciales et de renforcer les liens économiques entre Abou Dhabi et l’Afrique.
La signature de cet accord a eu lieu en présence du président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, et de son homologue kenyan, William Ruto. Ce partenariat représente une première entre les Émirats et un pays africain, et grâce au CEPA, le Kenya a l’opportunité de se positionner comme un acteur clé du commerce africain tout en élargissant son rôle sur le marché continental.
Dans le cadre de ce partenariat, le président Ruto a annoncé que les deux nations envisagent d’étendre leur réseau ferroviaire à écartement standard pour connecter le Kenya, l’Ouganda et le Soudan du Sud. Il a également indiqué que les deux pays mènent actuellement une étude de faisabilité sur cette extension, qui pourrait renforcer l’intégration régionale et stimuler le commerce.
Enfin, il convient de souligner qu’au cours des trois premiers trimestres de l’année 2024, le commerce non pétrolier entre Abou Dhabi et Nairobi a atteint 3,4 milliards de dollars. Cette croissance est largement attribuée à la signature de cet accord de partenariat, qui vise à faciliter l’accès au marché, à réduire les barrières commerciales et à accroître les investissements dans des secteurs essentiels tels que la fabrication, le tourisme, l’énergie et les infrastructures.
Par ailleurs, le CEPA ne se limite pas uniquement aux échanges commerciaux, mais englobe également des initiatives en matière de diplomatie et de coopération technologique. Les deux nations ont convenu de créer des fonds d’investissement conjoints pour soutenir des projets d’innovation, notamment dans le domaine des technologies de l’information et des communications. Cela pourrait ouvrir la voie à des start-ups kenyanes pour avoir accès à un capital bien nécessaire et à des marchés de vente aux Émirats, faisant d’Abou Dhabi un centre de rattachement important pour l’innovation en Afrique de l’Est.
En somme, cet accord représente un cadre stratégique non seulement pour le commerce mais aussi pour le partage des connaissances et des compétences. Des programmes d’échanges et de formations seront mis en place, permettant aux professionnels de chaque pays d’apprendre les uns des autres, d’améliorer les pratiques commerciales et d’introduire de nouvelles idées sur leurs marchés respectifs. Les domaines comme l’agriculture durable, la gestion des ressources en eau, et les énergies renouvelables sont déjà identifiés comme des axes prioritaires de coopération.
Les deux nations s’engagent également à organiser des forums économiques annuels facilitant des rencontres entre investisseurs, entrepreneurs et décideurs politiques. Ces forums auront pour but d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre du CEPA et d’identifier de nouvelles opportunités pour renforcer encore les relations économiques. Le président Ruto a exprimé son optimisme en déclarant que ce partenariat pourrait servir de modèle pour d’autres nations africaines cherchant à établir des relations similaires avec les Émirats arabes unis.
Notons que le CEPA symbolise une vision claire d’un futur où les barrières commerciales s’effacent au profit de l’intégration et de la prospérité commune. Les Émirats et le Kenya, en unissant leurs forces, ouvrent la voie à une nouvelle ère de collaboration qui pourrait transformer la dynamique économique de la région, marquant ainsi le début d’une série d’initiatives qui pourraient bénéficier à des millions de personnes des deux côtés.
Souleymane KONE