Afrique: vers la mobilisation de 3000 milliards USD pour lutter contre le changement climatique

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Les pays africains sont confrontés à un défi monumental: mobiliser 3000 milliards de dollars d’ici 2030 pour lutter contre les effets du changement climatique. Ce défi a été souligné par Josefa Correia Sacko lors de l’ouverture de la 12e Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-XII) à Abidjan, Côte d’Ivoire.

La nécessité d’un financement adéquat est devenue impérative alors que l’Afrique subit des effets dévastateurs du changement climatique. Les discours des dirigeants politiques mettent en évidence l’urgence d’agir pour sauvegarder l’avenir du continent.


Les pays africains peinent à accéder aux financements climatiques essentiels pour leur résilience. Hanan Morsy, secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique pour l’Afrique, a noté que seulement une petite fraction des 1300 milliards de dollars nécessaires a été mobilisée. L’engagement international de 100 milliards de dollars annuels, pris en 2009, n’a toujours pas été atteint. Le financement pour l’adaptation au climat décline, et les pays restent souvent en dehors des circuits de financement.


Malgré les engagements pris au niveau international, l’Afrique continue de faire face à de grandes difficultés. Les institutions financières mondiales ont investi 6900 milliards de dollars dans des projets d’énergie fossile, laissant l’Afrique avec peu de ressources pour le développement durable. Cette situation a des répercussions directes sur la capacité des pays à mobiliser des financements. A l’exception de quelques pays comme l’Afrique du Sud et le Maroc, les autres sont souvent considérés comme des émetteurs de titres risqués.


La question de l’endettement est cruciale dans le contexte de la mobilisation des fonds. M. Morsy a souligné l’importance de rechercher des solutions financières novatrices qui ne surchargent pas les pays africains de dettes supplémentaires. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est présentée comme un levier potentiel pour mobiliser des ressources. Des stratégies telles que les subventions doivent être privilégiées pour garantir un développement durable.


Pour un développement résilient, il est essentiel de trouver un équilibre entre les investissements en adaptation et atténuation. Anthony Nyong de la Banque africaine de développement a insisté sur ce point lors des discussions. Des investissements adéquats dans les deux domaines permettront aux pays de faire face aux enjeux climatiques sans compromettre leur croissance. Adopter une approche intégrée est la clé pour relever ces défis de manière efficace.


La CCDA-XII constitue une plateforme cruciale pour discuter des thèmes liés au financement climatique. Elle permet aux acteurs africains d’échanger des idées et de formuler des solutions concrètes. Les discussions portent également sur la croissance verte et la coopération régionale, un sujet d’une importance croissante. L’anticipation du sommet sur le climat à Bakou serait également au cœur des préoccupations.
Malgré des améliorations, le marché des financements verts en Afrique reste insuffisant. De janvier à juillet 2024, le continent a mobilisé seulement 4,4 milliards de dollars, alors que à l’échelle mondiale, ce chiffre atteint 287,1 milliards de dollars. Cela montre un écart significatif et souligne la nécessité de renforcer les capacités de financement vert. Les entreprises doivent également jouer un rôle clé pour lever des fonds sur les marchés mondiaux.


Le défi du financement climatique en Afrique représente également une occasion d’innover dans les mécanismes financiers. Les pays peuvent explorer de nouvelles approches pour attirer des investissements tout en réduisant la dépendance à l’endettement. La collaboration avec des investisseurs privés et des partenaires internationaux est cruciale pour réussir cette mobilisation. Les initiatives locales peuvent également jouer un rôle essentiel dans la mise en œuvre des solutions adaptées aux besoins spécifiques des pays.


Notons que la coopération internationale sera déterminante pour le succès des efforts de mobilisation. Les pays africains doivent bâtir des partenariats solides pour accéder aux financements nécessaires. Des dialogues bilatéraux et multilatéraux peuvent renforcer l’engagement des acteurs mondiaux. L’avenir de l’Afrique face aux défis climatiques dépendra de la capacité à unir les forces locales et internationales.

zangouna Kone

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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