(CROISSANCE AFRIQUE)-En dépit du rejet de sa candidature aux BRICS en août 2023, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé un investissement significatif de 1,5 milliard de dollars dans le capital de la Nouvelle banque de développement des BRICS.
Cette décision intervient dans un contexte de réévaluation stratégique de l’adhésion d’Alger à ce bloc économique, soulignant un pivot vers une coopération alternative. L’Algérie avait initialement présenté une candidature enthousiaste pour rejoindre les BRICS, cherchant à s’aligner avec des économies émergentes.
Cependant, la candidature a été entravée par des préoccupations économiques, notamment la dépendance du pays aux hydrocarbures et des défis internes. D’autres nations, comme l’Égypte et l’Éthiopie, ont été jugées plus aptes, entraînant une discussion sur l’importance de l’adhésion pour l’Algérie.
M. Tebboune a candidement exprimé l’intention de l’Algérie d’investir 1,5 milliard de dollars dans la Nouvelle banque de développement. Ce montant représente une part significative du capital de la banque, soutenant son rôle en tant qu’alternative aux institutions financières dominantes. Cette initiative symbolise également une volonté deconstructive de l’économie nationale malgré l’exclusion d’Alger du groupe.
La Nouvelle banque de développement, souvent comparée à la Banque mondiale, vise à financer des projets d’infrastructure et de développement dans les pays émergents. En représentant une alternative aux institutions financières établies, elle cherche à promouvoir un développement durable et inclusif. L’engagement de l’Algérie dans cette banque pourrait renforcer sa position sur la scène internationale tout en favorisant des projets diversifiés.
L’économie algérienne est fortement tributaire des hydrocarbures, ces derniers constituant environ 60 % des recettes budgétaires. Cette dépendance limite la capacité du pays à diversifier ses secteurs économiques, et représente un défi majeur dans ses ambitions de développement. En intégrant la Nouvelle banque de développement, l’Algérie espère adresser ces préoccupations tout en assurant un soutien financier substantiel à d’autres pays émergents.
Le refus d’adhésion aux BRICS a ouvert un débat interne sur la capacité de l’Algérie à s’affirmer parmi les économies émergentes. Le président Tebboune a déclaré que l’Algérie ne souhaitait pas rejoindre un groupe où elle n’est pas acceptée, reflétant une recherche d’alliances plus authentiques. La posture adoptée par le gouvernement montre une détermination à rechercher d’autres voies de coopération internationale, tout en consolidant les relations bilatérales.
Malgré le revers des BRICS, l’Algérie se projette vers un avenir où elle joue un rôle actif dans le financement des pays émergents grâce à la Nouvelle banque de développement. Cet investissement témoigne de la volonté du pays d’assumer un leadership sur des questions économiques cruciales et de contribuer à un développement durable. L’Algérie aspire à transformer ses défis économiques en opportunités pour établir des partenariats stratégiques au niveau mondial.
Moussa KONE