(CROISSANCE AFRIQUE)- A Bamako, les travaux de l’atelier de validation sur le repositionnement de l’institut du Sahel ( INSAH ) dans le paysage institutionnel Régional de la recherche agricole et la concertation entre l’INSAH et les Directeurs Généraux des systèmes Nationaux de Recherche Agricole des États membres du CILSS sont en cours depuis hier lundi 21 juillet 2025 à Bamako.
A l’issue des travaux, nous avons tendu notre micro à des participants afin de recueillir leur impression par rapport au déroulement de ces deux événements majeurs qui prendront fin le jeudi 24 juillet 2025.

« Nous avons mis en place 3 groupes repartis dans les différentes salles »
Dr. Drissa Sérémé, chercheur, Directeur de l’institut de l’environnement et de Recherche Agricole du Burkina Faso explique que la méthode de travail adopté pour le déroulement des travaux « Nous avons mis en place 3 groupes repartis dans les différentes salles. Chaque groupe est composé d’un président et d’un secrétaire qui doivent prendre des notes pour que le rapporteur soit fidèle ».
« À l’instar des autres groupes puisque nous travaillons sur la même thématique, nous travaillons sur ce que les consultants ont proposé pour un INSAH nouveau dont nous sommes entrain de retravailler, faire des propositions pour voir s’il faut valider ou s’il faut amender ces propositions parce que nous sommes les principaux acteurs de cet INSAH. Donc ils ont fait des propositions, il nous revient en ce moment de travailler, de parcourir chaque point leur proposition pour voir si ça convient à ce que nous voulons que l’INSAH soit », a t- il souligné
Les impressions de M. Sérémé sont bonnes dans la mesure où à ses dires tout se passe dans une bonne ambiance, compréhension où chacun fait des propositions et essaie d’argumenter. Ce qui est intéressant selon lui, c’est qu’il y a de l’engouement parce que les uns et les autres proposent. Pour lui, cela veut dire que les gens sont prêts à s’accaparer, à s’approprier ce que l’INSAH fait et se reconnaissent dans ce qui a été proposé. Donc, nous alternons à améliorer ce qui peut naître, a t- il conclu
Propos d’un Ancien du CILSS, Pr. Bretaudeau Alhousseïni

Pour le Pr. Bretaudeau Alhousseïni, ancien secrétaire exécutif du CILSS, les travaux se déroulent normalement. Il estime qu’ils vont avoir de très bons conclusions et reconnaît que les organisateurs ont impliqué tous les experts « J’ai retrouvé ici, des experts qui ont travaillé au CILSS bien avant moi, qui pourraient avoir des correctifs pour un repositionnement de l’institut du Sahel dans l’espace CILSS, parce que le CILSS compte deux institutions spécialisées. Une institution basée à Bamako qui est l’INSAH sur laquelle nous travaillons, et une autre institution qui est le Centre Régional AGRHYMET qui se trouve à Niamey, le tout piloté à partir du siège à Ouagadougou ».
« Je pense que le repositionnement de l’INSAH qui, depuis, le départ était appelé à s’orienter vers les actions de Recherche est entrain d’être examiné et pofiné pour que l’INSAH retrouve son mandat initial qui était l’appui au niveau des différents programmes de recherche dans les États membres. Il s’agit de faire une mise en cohérence avec ce qui se fait au niveau des États pour tirer les meilleurs bénéfices pour les populations », a t- il souligné
L’Importance de l’autonomisation financière
Pour le Pr. Bretaudeau, « le nerf de la guerre va être le problème de finance. Il pense qu’il est nécessaire que nos États prennent sur eux la responsabilité d’assurer leur souveraineté entière. À ses dires, le manque de ressources pour la mise en œuvre des programmes empêche la souveraineté. Il a souligné la nécessité de l’appui des partenaires techniques et financiers, mais pensent qu’ils doivent trouver des mécanismes innovants de financement pour pouvoir permettre à l’INSAH de manière générale d’accomplir son mandat qui est d’assurer la sécurité alimentaire pour toutes les populations de son espace ».

« Des échanges scientifiques de haut niveau à Bamako »
Dr Ibra Touré, Directeur Régional de CIRAD et représentant INRAE et AGREENUIM pour l’Afrique de l’Ouest est très comblé par les échanges. À ses dires, c’est des échanges scientifiques de haut niveau à travers lesquels, ils essaient ensemble de trouver les voix et les moyens pour repositionner l’INSAH en tant que institution spécialisée du CILSS. Pour lui, c’est des échanges qui les ont permis de voir l’écosystème des institutions de recherche et des SNRA avec lesquels l’INSAH collabore depuis des années.
Il souligne qu’il faudrait aussi revisiter, réinscrire sur le programme et l’agenda des institutions afin que l’INSAH arrive à jouer son rôle dans l’écosystème des acteurs et pouvoir répondre à la demande, à la fois des populations et des politiques au niveau de ses États membres.
Par ailleurs, M. Touré pense qu’il y a eu beaucoup d’idées qui ont fusé sur comment réfléchir à un nouvel INSAH. Pour lui, c’est les idées qui constituent la base de tout « On a parlé certainement du financement de cet institut, qui est primordial, mais c’est avec les idées qu’on va arriver à trouver des financements. Pour moi, c’est un peu inverser, il faut d’abord les idées pas le contraire. Les financements sont là, les partenaires sont prêts, il faut qu’on ait une vision claire spécifique bien définie avec des idées pour aller chercher ensemble ce financement qui vont découler les ressources comme on dit mais d’abord restructurer cette Vision et les impacts que l’INSAH va apporter à la fois au niveau des populations sahéliennes avec toutes ses expériences par le passé mais également adressé aux politiques décisionnaires, des messages clés à la mise en œuvre des stratégies au niveau de nos États membres qui travaillent sur la souveraineté alimentaire nutritionnelle dans le contexte des enjeux qui sont de plus en plus compliqués. Il faut que l’INSAH et toutes les institutions de recherche arrivent à la rendre aux bénéficiaires », a t- il conclu
Kadidia Doumbia