Au Burkina Faso, l’activité économique devrait rebondir à 5,1% en 2021, pour atteindre les 5,2% du PIB en 2022-2023

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Au Burkina Faso, malgré la crise liée à la pandémie de Covid-19, les perspectives économiques restent favorables, selon la note de diagnostic- publiée le 13 septembre dernier par la Banque africaine de développement.   L’activité économique de ce pays enclavé d’Afrique de l’Ouest devrait rebondir avant la fin de 2021 et la Banque table dans ses prévisions, sur une hausse du PIB de 5,1% en 2021‑2022 et de 5,2% en 2022‑2023.

Ces performances devront être soutenues par une transformation structurelle de l’économie burkinabè à travers une amélioration de la productivité dans les secteurs où le pays dispose de potentiels productifs importants.

En effet, l’utilisation des techniques de culture modernes est indispensable pour passer d’une agriculture extensive à une agriculture intensive à forte productivité. La mécanisation du secteur agricole permettra non seulement d’améliorer les rendements productifs mais également de mettre en place des unités de transformation des matières premières afin d’accroître la valeur ajoutée localement.

Compte tenu de l’important potentiel en cheptel, la modernisation des techniques de conservation et la fabrication de dérivés à base de viande (conserves alimentaires, aliments pour les canidés, etc.) peuvent contribuer à la transformation productive du pays.

Aussi, la Banque africaine de développement préconise-t-elle d’améliorer la contribution du secteur industriel (principalement de l’industrie manufacturière) au produit intérieur brut du Burkina Faso. Elle pourrait se traduire par la création de faitières regroupant l’ensemble des acteurs de l’artisanat visant à encourager la formalisation des unités de production artisanale et la protection des œuvres artisanales.

En outre, « l’opérationnalisation des nouvelles zones industrielles, la création de start-up dynamiques et innovantes dans les différents secteurs de l’économie et la promotion d’incubateurs et de financements adaptés au modèle économique local sont des initiatives à soutenir, soutient la Banque africaine de développement dans sa note. De façon spécifique, des unités industrielles de transformation du coton et de la tomate devront être mises en place. »

D’autres réformes majeures sont également suggérées dans l’agriculture afin d’atténuer la vulnérabilité du secteur au changement climatique, sa faible productivité, l’accès limité des producteurs, notamment des productrices aux ressources (foncier, intrants, crédit agricole, etc.) et le faible accès des produits agricoles aux marchés.

La note de diagnostic-pays de la Banque insiste sur la nécessité d’une agriculture plus intensive, à fort rendement et non soumise aux aléas climatiques, d’autant plus que le Burkina Faso est un pays sahélien et que l’accès à l’eau dans les zones arides est une contrainte majeure. Par conséquent, la maîtrise de l’eau par le développement de l’irrigation et la mise à l’échelle du modèle « Agriculture innovante pour la résilience » (AIPR) sont indispensables pour permettre au secteur agricole de réduire fortement sa vulnérabilité face aux aléas climatiques.

Pour garantir une économie dynamique, le gouvernement burkinabè est invité à renforcer l’intégration régionale afin de créer des marchés plus vastes pour les industries nationales. Une réforme de l’administration des douanes et des procédures douanières sera ainsi nécessaire, recommande la Banque. Cela pourrait passer par la suppression des quotas régionaux de transport par camion et des systèmes de files d’attente dans les pays sans accès au littoral.

Dans le secteur sanitaire, l’offre de soins de santé devra être améliorée aussi bien d’un point de vue quantitatif que qualitatif afin de renforcer le capital humain. L’état nutritionnel de la population, en particulier celui des femmes et des enfants, doit également être amélioré : il s’agit notamment de poursuivre la prise en charge des cas de malnutrition aiguë dans les treize régions du pays et de renforcer la gestion du stock national de sécurité alimentaire et du stock d’intervention.

Enfin, améliorer l’accès de tous à l’éducation et à une formation de qualité est une nécessité, d’après la Banque. Dans le détail, la Banque africaine de développement préconise la poursuite des chantiers de construction définis dans le cadre du Programme national de développement, et un renforcement des programmes de scolarisation et de formation des jeunes et des femmes.

Le Département des économies pays (ECCE) de la Banque continuera de façon permanente à produire des études, et des instruments de connaissance afin d’améliorer la compréhension de la situation socio-économique du pays. Ces études, à l’instar de cette note de diagnostic-pays, devraient servir de base analytique à la réflexion face aux défis, contraintes et opportunités les plus pressants du Burkina Faso, et constituer également un instrument de dialogue qui propose des orientations de politiques et de reformes dont la mise en œuvre devrait permettre de renforcer la résilience et enclencher la transformation structurelle de l’économie burkinabè.

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