(CROISSANCE AFRIQUE)-Entre janvier et mars 2025, le Cameroun a engagé un total de 321,9 milliards de FCFA pour le remboursement de ses dettes. Cette somme significative représente une part critique de la gestion économique du pays et souligne les défis financiers auxquels il est confronté.
Selon la note de conjoncture sur la dette publique récemment publiée par la Caisse autonome d’amortissement (CAA), sur ce montant, 82 milliards de FCFA sont attribués aux intérêts, ce qui illustre le poids des coûts d’emprunt sur les finances du pays.
Cet écrasant fardeau de la dette se traduit non seulement par une pression incessante sur le budget national, mais engendre également une série de décisions difficiles pour le gouvernement, qui doit prioriser le remboursement plutôt que les investissements dans des projets à long terme.
Le remboursement des dettes n’est pas simplement une obligation financière; il représente un enjeu vital pour la souveraineté économique du Cameroun. En effet, ces remboursements affectent directement la capacité du gouvernement à investir dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé et les infrastructures, essentiels pour le développement durable du pays.
La population, qui espère un avenir meilleur grâce à des investissements judicieux, se retrouve souvent dans une situation d’incertitude économique, ce qui entame progressivement le moral et la confiance des citoyens envers leurs dirigeants. Par ailleurs, la situation financière du pays pose des questions pressantes sur la qualité de vie des citoyens camerounais, dont de nombreux meurent d’ennui, voyant leurs espoirs de progrès économique réduits à néant.
Cette réalité tragique est exacerbée par un taux de chômage croissant, notamment chez les jeunes, qui se sentent souvent déconsidérés et déconnectés des décisions politiques. Les frustrations montent, et la colère sociale pourrait potentiellement se transformer en mouvements de contestation si la situation n’évolue pas rapidement en faveur de solutions viables et inclusives.
La pression exercée par les créanciers, tant nationaux qu’internationaux, accentue le dilemme auquel fait face le gouvernement: comment financer simultanément la croissance économique tout en parvenant à satisfaire les exigences des prêteurs? Les décisions stratégiques sur la gestion de la dette, bien qu’essentielles, sont souvent perçues à travers le prisme d’une plus grande précarité sociale.
Aussi, le défi réside dans l’élaboration d’une stratégie équilibrée qui permette de gagner la confiance des bailleurs de fonds tout en répondant aux besoins pressants de développement local. Cela implique de repenser la manière dont le pays aborde ses partenariats financiers, en migrant vers des options de financement plus durables et adaptées aux réalités socio-économiques du moment. Ce contexte rend le développement d’une feuille de route durable encore plus urgent et complexe, alors que le pays aspire à transformer ses ressources naturelles en leviers de croissance soutenue.
Notons qu’ en définitive, cette dynamique pose un défi de taille, incitant le Cameroun à repenser sa stratégie d’endettement et à explorer des alternatives qui n’entravent pas la prospérité future de ses citoyens. Des solutions innovantes, telles que l’amélioration de l’efficacité fiscale et la diversification économique, pourraient permettre au pays de se distancier de son modèle de dépendance à la dette et de créer un environnement propice aux investissements.