(CROISSANCE AFRIQUE)–Au Cameroun, l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART)a annoncé avoir pris une décision marquante qui secoue le secteur des télécoms, le 6 juillet 2025. Ainsi, le professeur Philémon Zoo Zame, directeur Général de ART a dévoilé une série de sanctions financières à l’encontre des deux principaux opérateurs du pays, Orange Cameroun et MTN Cameroon.
Au total, ce sont 2,6 milliards de francs CFA qui sont réclamés pour des infractions graves aux cahiers de charges contractuels. Ces pénalités résultent de plusieurs opérations de contrôle menées entre avril et mai 2024. Les équipes assermentées de l’ART ont effectué des vérifications sur des axes stratégiques, notamment dans les villes de Yaoundé et Douala, ainsi que sur les routes reliant Yaoundé à Ebolowa, Kyé-Ossi, Mintom et Ntam.
Par ailleurs, les conclusions de ces inspections sont sans appel : des lacunes criantes ont été relevées dans la couverture du réseau, la qualité des services rendus aux usagers et le respect des règles de tarification.Orange Cameroun, en particulier, est épinglé pour n’avoir pas respecté ses engagements en matière de couverture réseau et de qualité de service.
En réalité, l’opérateur est également accusé de manquements à la transparence tarifaire, notamment en raison du dysfonctionnement de ses codes de désinscription aux services à valeur ajoutée, une faille jugée contraire aux droits des consommateurs. Ces constats lui valent une amende de 1,4 milliard de FCFA, à laquelle s’ajoutent 200 millions pour les irrégularités tarifaires.
Notons que MTN Cameroon selon les média locaux, n’est pas épargné non plus. La société devra s’acquitter d’un milliard de francs CFA pour des insuffisances similaires constatées dans sa couverture et la qualité de ses prestations. Pour l’ART, ces sanctions sont conformes au décret de février 2013 qui encadre la régulation du secteur des communications électroniques au Cameroun.
Aussi, elles sont exécutoires et peuvent donner lieu à un recouvrement par voie du Trésor public. Au-delà des chiffres, cette décision envoie un message clair : l’État camerounais entend garantir un service de qualité à tous les citoyens, où qu’ils soient sur le territoire.
Pour rappel, l’ART, par cette action, réaffirme son autorité et son rôle de protecteur des droits des consommateurs dans un secteur devenu crucial pour le développement national. Alors que la numérisation de l’économie s’accélère, le régulateur appelle les opérateurs à une remise en question et à un renforcement urgent de leurs infrastructures.
Mariam KONE