(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Ghana, l’exécutif à travers son programme négocié avec le Fonds monétaire International (FMI) portant sur un appui de 3 milliards USD obtient le quitus du conseil d’administration de l’institution, ouvrant la voie à un premier décaissement d’environ 600 millions de dollars, le mercredi 17 Mai 2023.
« Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord de 36 mois au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant équivalant à 2,242 milliards de DTS (environ 3 milliards de dollars, » souligne une note du FMI.
Le FMI estime que cette enveloppe sera versée sur une période de trois ans, avec un « décaissement immédiat de 600 millions USD », dans le cadre d’un programme FEC dont l’objectif est de « rétablir la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette « en contrepartie « de réformes de grande envergure pour renforcer la résilience et jeter les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive. »
Il faut signaler que l’économie ghanéenne est durement fragilisée par les chocs successifs de la crise sanitaire de la Covid-19 et de la crise en Ukraine. Surtout avec la hausse des taux sur le marché international de la dette dans le sillage de la hausse des taux directeurs aux Etats-Unis et la dégradation de sa note de crédit par les agences de notation.
Le Ghana a perdu la confiance des investisseurs et est devenu incapable de faire de nouveaux emprunts (eurobond) à des coûts attractifs pour refinancer sa dette (rembourser la dette arrivant à échéance) et soutenir ses réserves de changes qui ont fondu face à l’explosion de la facture de ses importations (qui alimente une inflation intérieure qui avait même atteint 54% en décembre 2022).
Notons « La diminution des réserves internationales, la dépréciation du Cedi, la hausse de l’inflation et la chute de la confiance des investisseurs nationaux ont finalement déclenché une crise aiguë ». Ainsi, l’accord sur le FEC vient souligner les efforts du gouvernement ghanéen d’assainir les comptes publiques pour avoir réussi à négocier la restructuration de sa dette avec ses créanciers intérieurs et ses grands créanciers du G20.
« Ce qui devrait se traduire notamment des décotes (pour la dette intérieure) et/ou un rééchelonnement des échéances de remboursement, l’enjeu étant de » faire face aux graves contraintes de financement et à l’insoutenabilité de la dette publique « . « La conclusion d’accords de restructuration de la dette en temps voulu avec les créanciers extérieurs sera essentielle pour la mise en œuvre réussie du nouvel accord FEC « , conclu le FMI.
DAOUDA BAKARY KONE