Il s’agit des pratiques choquantes, qui entraînent des perturbations inimaginables, selon les mots qu’un ancien ministre malien décrit ce qui se passe depuis l’arrivée d’orpailleurs chinois.
Dans la plus part des cas, les régions de Sikasso, Koulikoro et Kayes notamment, il décrit une catastrophe. En réalité, les Chinois cherchent de l’or au Mali depuis plusieurs années dans le lit des cours d’eau, au moyen de drague. Mais depuis trois, quatre ans, ils se sont mis à d’autres pratiques qui ont en commun une bonne dose d’illégalité ou de non-respect du Code minier.
Selon un correspondant de l’Agence France Presse résident a Bamako, certains auraient ainsi conclu des accords localement pour acheter des terrains et creuser comme ils l’entendent sans déclarer aucune activité.
Par ailleurs, d’autres se sont associés à des Maliens titulaires de permis d’exploration. Et sous cette couverture, ils se lancent directement dans l’exploitation. Résultat : ils ne payent pas les taxes prévues par les textes et ne respectent pas non plus les normes environnementales.
« Administrativement, ils ne répondent à personne », résume un de nos interlocuteurs. Ce n’est même plus de l’orpaillage, dit un expert, mais des exploitations semi-industrielles très mécanisées.
Contacter pat Croissance Afrique, les autorités Maliennes n’ont pas souhaiter de s’exprimer sur la question. « Aucun chiffre n’est à ce jour disponible pour évaluer la quantité d’or produite illégalement par ces exploitations et le manque à gagner pour l’État », déclaré un cadre de la présidence Malienne sous couvert d’anonymat.
« Mais ce sur quoi les experts s’entendent, c’est que ces pratiques n’auraient pas lieu sans une succession de petites complicités, à plusieurs niveaux, qui vont souvent de pair avec des actes de corruption », a-t-il affirmé.
Notons que le problème aujourd’hui, c’est que personne, y compris le gouvernement, ne semble pouvoir mettre un terme à ces activités. Des villages et communes qui pensaient y gagner au début se révoltent aujourd’hui.
Ainsi, le mois dernier, les habitants de la commune de Naréna, au sud-ouest de Bamako, ont demandé le départ des Chinois qui n’ont pas honoré leurs engagements et dont la présence a fini par provoquer des tensions locales.
Zangouna Koné