(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, le combat contre les djihadistes, les narcotrafiquants, et ceux qu’on pourrait qualifier d’islamophobes est bien plus qu’une simple bataille; pour ceux qui l’ont compris, il s’agit véritablement d’une lutte pour la survie et la continuité de la République du Mali elle-même. Donc, il ne faut jamais négocier avec des terroristes soutenu par l’Occident et les islamophobes.
En effet, le contexte de cette guerre est si critique et déterminant que, dans certains cercles, il est même perçu comme une question existentielle. Aussi, quelle que soit la tournure des événements, il faut être clair : il n’y aura ni négociation ni recul face à ces défis.
L’armée malienne est résolue et doit impérativement poursuivre cette guerre asymétrique et complexe, qui s’est malheureusement éternisée au Mali, en allant jusqu’à son terme. Dans un engagement sans réserve, elle doit affronter ce terrorisme, qui bénéficie de soutiens financiers venant de diverses sources, y compris de certains puissants pays occidentaux, jusqu’à ce que sa menace soit complètement éradiquée de manière irréversible.
Tout au long de sa jeune existence en tant qu’État indépendant, le Mali a été continuellement impliqué dans divers processus de négociation visant à instaurer la paix et la stabilité dans le pays. Parmi ces efforts, on peut citer des accords cruciaux comme l’Accord d’Abeibara, l’Accord de Tamanrasset, le Pacte national de 1991, l’Accord d’Alger, (phase 1), l’Accord de Ouagadougou ainsi que les accords découlant du processus d’Alger. Ces accords, bien que présentés comme des instruments de paix, ont souvent été imposés de manière injuste à l’État malien, forçant les gouvernements successifs à souscrire à des conditions qui s’avéraient souvent trompeuses ou ne rencontraient pas les aspirations profondes du peuple malien.
Aussi, la complexité de ces négociations résulte également de la pression internationale exercée sur le pays, où les gouvernements ont été parfois manipulés pour signer des traités qui promettaient bien plus qu’ils ne pouvaient effectivement réaliser sur le terrain. En outre, il est impératif que le gouvernement malien ne cède pas face aux intimidations et aux ambitions de négociation des groupes islamo-djihadistes présents sur son territoire. Avant même d’envisager un processus de dialogue ou de négociation, il est crucial de réprimer ces forces et de les affaiblir considérablement.
Le Mali doit, sans ambiguïté, réaffirmer sa suprématie et sa souveraineté face aux menaces provenant de ces groupes djihadistes combinés à des narcotrafiquants, souvent soutenus, voire alimentés, par certaines technologies occidentales. Il est essentiel de ne jamais donner l’opportunité à ceux qui ont quitté le Mali pour chercher refuge ailleurs et qui, par leurs actes et leur association, prêtent leur estime et leur soutien à l’Occident ainsi qu’à ses divers alliés de circonstance.
En agissant fermement, le gouvernement malien sauvegarde non seulement son intégrité territoriale mais également la dignité de son peuple face à ces défis complexes et persistants. A son tour, le pacte national, fruit d’une initiative ambitieuse, a mobilisé pour sa mise en œuvre une somme colossale de plus de 1200 milliards de FCFA, un financement significatif qui était destiné à être partagé entre le gouvernement de Bamako et divers groupes armés opérant dans la région. Ce même type d’accord a vu le jour sous l’appellation de l’accord d’Alger en 2014, lequel a pareillement impliqué des fonds encore plus conséquents, dépassant les 3000 milliards de FCFA.
Cependant, cette somme fut répartie de manière controversée entre divers acteurs, dont des bandits armés, des narcotrafiquants impliqués dans le trafic de drogues, ainsi que certains individus d’apparence respectueuse qui résident dans la capitale, Bamako. Malheureusement, malgré ces engagements financiers massifs, le volet relatif au développement économique a été tristement négligé. Les infrastructures essentielles qui auraient dû être construites grâce à ces fonds, telles que de nouveaux hôpitaux pour améliorer l’accès aux soins, des écoles pour éduquer la future génération, ou encore des puits d’eau pour assurer l’accès à l’eau potable, ont été largement absentes.
De même, aucune nouvelle industrie n’a vu le jour pour stimuler l’économie locale, aucun projet de création d’usines pour fournir des emplois et améliorer les conditions de vie n’a été lancé. Ainsi, le manque d’investissement dans le développement semble avoir laissé des communautés entières sans les améliorations tant attendues et nécessaires.
Problématiques
Alors, lorsqu’il est question de parler de négociations, il serait judicieux de clarifier exactement quels sont les éléments à mettre sur la table des discussions. Même si le concept de négociation pourrait sembler séduisant à première vue, il est impératif de se demander concrètement : sur quoi porterait ces négociations ? Ainsi, interrogeons-nous : que pourrait bien négocier le Mali et avec quels interlocuteurs principaux ? Serait-il envisageable d’envisager le cadre d’un État sous régime islamique imposant la charia, une loi religieuse stricte et parfois controversée ? Devrait-on s’aventurer à discuter d’une fédération basée sur des alliances entre différents groupuscules ethniques ?
Est-il raisonnable de considérer le partage des territoires nationaux avec des chefs de groupes terroristes, tenus en haute estime, équivalents au grade de généraux au sein même de l’armée malienne ? Ces questionnements reflètent des enjeux profonds et dangereux, comme celui consistant à discuter du partage des abondantes ressources naturelles du pays avec des individus ou des groupes armés qui opèrent sous des prétextes idéologiques.
Alors, qu’est-ce qui doit réellement être négocié, si tant est que cela soit une option viable ? Prenons un exemple frappant : aussi récent qu’hier, soit le 22 octobre 2025, un soldat rebelle, ayant infiltré l’armée nationale, a pris la fuite avec un véhicule officiel des forces militaires maliennes, partant du détachement situé à Diré, uniquement pour rejoindre des groupes classés comme terroristes opérant en Mauritanie.
Il faut signaler que ceux qui cherchent à échanger leur liberté contre une attitude marquée par la lâcheté, uniquement dans le but de préserver leur confort politique, tout en mettant en péril l’avenir de ceux qui viendront après nous, se trompent fondamentalement de combat et d’époque. C’est un combat dont il n’y a aucun retour possible, une bataille décisive aux conséquences irréversibles.
Quant aux accords, qui avaient pour but de résoudre certains conflits, ils ont en réalité accéléré l’effondrement du Mali. Nous, ceux d’entre nous qui avons passé notre enfance et avons grandi dans les régions du nord, avons observé depuis notre plus jeune âge la présence des intégristes, retranchés à la fois dans les forêts impénétrables et dans les déserts vastes, profitant de la complicité des autorités de cette époque trouble. Celle-ci avait conclu un accord tacite de non agression, permettant à ces forces de croître et de se solidifier.
Justement, c’est ce phénomène qui a pris de l’ampleur au fil des années, jusqu’à exploser en plein jour et nous mener à la situation complexe et dangereuse que nous vivons actuellement. Devrions-nous encore une fois envisager de négocier, uniquement pour apercevoir dans 10 ou 20 ans une situation encore plus dangereusement explosive qu’elle ne l’est déjà ? Absolument pas !
Notons qu’il est impératif de prendre des mesures décisives, de combattre résolument le terrorisme sous toutes ses formes, de réaffirmer sans ambages le pouvoir légitime de l’État, et de contraindre fermement les ennemis de la paix à poser leurs armes. C’est, sans nul doute, le seul salut possible.
Daouda Bakary KONÉ