Au Mali, les faitières de la presse demandent la relecture de la « Loi » portant répression de la cybercriminalité

Date:

Par le Journal Le Mali-Emergent

La cérémonie d’ouverture a eu lieu le jeudi 8 juillet 2021 à la maison de la presse en présence du ministre en charge de la justice, Mamadou Kassogué, du président de la maison de la presse, Bandiougou Danté, et plusieurs journalistes et hommes de médias. Il s’agit d’un partenariat qui  vise à renforcer les capacités des journalistes et hommes de médias sur les différentes thématiques concernant le secteur de la justice.

 « Outiller les acteurs de la presse sur la loi portant répression de la cybercriminalité », tel était le thème central de la première journée des journées dénommées « Presse et justice », organisées par le ministère de la justice et des droits de l’homme, garde des sceaux avec la maison de la presse.

Le président de la maison de la presse, Bandiougou Danté à l’entame de ses propos, a indiqué que la presse et la justice sont deux (2) éléments importants dans la démocratie. Il a affirmé par ailleurs qu’on ne peut pas être journaliste ou homme de médias sans connaitre les lois essentielles de la République, surtout quand elles touchent directement le domaine de la presse. C’est dans ce sens qu’il a invité l’ensemble des journalistes et hommes de médias à tirer profit de ces échanges, surtout ceux portés sur la ‘’loi portant répression de la cybercriminalité’’. Pour lui, « cette loi est à l’origine des interpellations des journalistes et hommes de médias ».

En effet, l’évolution technique et technologique du monde d’aujourd’hui, devenu un véritable village planétaire domptant le temps et l’espace, s’est révélée être un boulevard pour les activités criminelles de toutes natures, à travers souvent des bandes organisées pouvant défier la puissance des Etats. Ce qui explique le choix de ce thème pour marquer cette première journée, a souligné le ministre de la justice et des droits de l’homme, garde des sceaux.

« Notre pays n’échappe pas à cette réalité d’un monde victime de ses propres prouesses techniques et technologiques quand on sait que l’une des préoccupations actuelles majeures de nos concitoyens, c’est l’utilisation à outrance des réseaux sociaux permettant à certains individus de s’attaquer à leurs concitoyens par des usages attentatoires à leur dignité, leur honneur, leurs biens, voire leurs vies », a laissé entendre le ministre Kassongué.

Pour lui, la gravité et l’ampleur du phénomène ont conduit, fort heureusement, le législateur malien à adopter la Loi N° 2019-056 du 05 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité. Et d’ajouter que cette loi, qui a fait évoluer énormément les concepts, a permis de combler les insuffisances du Code pénal et la Loi N° 00-046/AN-RM du 07 juillet 2000 portant régime de presse et délit de presse. Selon lui, les cybers délinquants constituent une réelle menace pour la paix, la cohésion sociale et les bonnes mœurs de la société malienne. Ce phénomène a malheureusement aussi, infecté et affecté le secteur de médiatique au point d’être un fléau qui le gangrène. Pour ce faire, il revient aux pouvoirs publics et à l’ensemble des citoyens de façon individuelle, ou organisée de lutter efficacement contre eux afin de préserver et de protéger l’ordre public, les droits et les libertés des citoyens, a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs invité les professionnels des médias à se mobiliser pour jouer pleinement leur rôle, aux côtés de l’Etat, afin de se soustraire des nids criminogènes entretenus et organisés par les cybers délinquants.

« La Loi N° 2019-056 du 05 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité est liberticide », selon Ousmane Bamba, professeur d’université et responsable d’un organe de presse               au Mali, le conférencier du thème de cette première journée. Dans son exposé, il a soutenu que cette loi viole non seulement les principes de la convention internationale sur la cybercriminalité, mais également les textes qui régissent la télécommunication au Mali. Elle constitue une menace à la liberté d’expression, selon lui. « La relecture de cette loi s’impose », a conclu le conférencier.

IB KONE

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager:

Populaires

Lire aussi
RELATIFS

Mali: Barrick Mining n’abdique pas et affirme avoir « maintenue sa position »

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, Barrick Mining Corporation confirme que...

Mali: le Complexe Loulo Gounkoto exploité par Barrick Mining placé sous administration provisoire

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, le tribunal de commerce de Bamako...

Mali: Pose de la première pierre de l’Usine de Raffinerie d’or du Mali par le général Assimi Goïta 

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, le général Assimi GOÏTA, président de...