(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, Toubani Resources a entamé des discussions avec l’État pour établir une convention minière en lien avec son projet aurifère Kobada. Ce projet, qui pourrait produire au moins 34 tonnes d’or, soulève plusieurs enjeux liés à la fiscalité et à la participation de l’État du Mali.
Ainsi, les récents changements législatifs dans le secteur minier rendent ces discussions particulièrement pertinentes. En effet, l’adoption du nouveau code minier a été un tournant dans la gestion des ressources naturelles du pays.
Le projet Kobada bénéficie depuis 2015 d’un permis d’exploitation minière valide jusqu’en 2045. Ce permis est crucial pour la continuité des opérations et la planification à long terme. Cependant, l’environnement réglementaire a changé avec l’adoption du nouveau code minier, qui introduit des modifications significatives. Ces changements nécessitent un ajustement des accords et des stratégies mises en place par Toubani Resources.
Le nouveau code minier a pour effet d’augmenter la participation de l’État dans les projets miniers, avec une contribution directe de 5 % pour les investisseurs locaux. Cette règle vise à maximiser les revenus de l’État et à promouvoir une meilleure intégration des acteurs locaux.
En conséquence, les entreprises, y compris Toubani Resources, doivent redéfinir leurs modèles d’affaires pour s’adapter à cette nouvelle réalité. Les discussions en cours examineront comment ces modifications influenceront le projet Kobada.
Bien que Toubani Resources estime que les droits acquis pour les permis existants doivent être respectés, la société a décidé de collaborer activement avec l’État malien. Cet engagement proactif vise à établir une relation de confiance et à garantir que les intérêts des deux parties soient pris en compte. La transparence et la communication deviennent ainsi des éléments clés dans cette dynamique. Cette approche pourrait également servir de modèle pour d’autres entreprises opérant au Mali.
Ces dernières semaines, le gouvernement malien a appliqué le nouveau code minier à plusieurs projets, dont celui de lithium Goulamina. Ceci illustre l’intention de l’État de renforcer sa participation dans le secteur minier, en assurant des bénéfices tangibles pour l’économie nationale.
De plus, d’autres entreprises, comme Allied Gold, ont également annoncé leur intention d’aligner leurs opérations sur le nouveau code. Ces développements montrent une volonté cohérente de l’État d’encadrer le secteur minier avec de nouvelles régulations.
Selon les autorités, le nouveau code minier pourrait générer 500 milliards FCFA (environ 850 millions USD) de revenus supplémentaires chaque année. Le secteur minier représente déjà environ 20 % des revenus de l’État, ce qui souligne son rôle crucial dans l’économie malienne.
Notons qu’en 2021, il a également contribué à 80 % des exportations et plus de 9 % du PIB. L’importance stratégique de ce secteur pour la croissance économique du Mali ne saurait être sous-estimée, surtout face aux enjeux mondiaux croissants liés aux ressources naturelles.
Abdoulaye KONE