(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Maroc, la Banque mondiale a annoncé mardi 14 février 2023 que la croissance économique devrait s’accélérer pour atteindre 3,1% en 2023. Cette performance sera possible et malgré la pression des chocs d’approvisionnement. Selon l’institution breton wood, le gouvernement marocain prévoit la mise en œuvre de plusieurs réformes qui devraient permettre de l’accélérer dès cette année.
« Le déploiement prévu du système d’allocations familiales permettra au Maroc de cibler efficacement la population vulnérable de manière rentable et équitable pour faire face à des hausses de prix de cette ampleur », a révélé Jesko Hentschel, directeur pays de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte.
Pourtant, la croissance du PIB du Royaume est passée de 7,9% en 2021 à 1,2% en 2022, grâce à un rebond du secteur primaire. Pour ce faire, plusieurs risques subsistent néanmoins, malgré ces perspectives positives, alors que le déficit des comptes courants a, quant à lui, augmenté de 2,3% à 4,1% du PIB.
Par ailleurs, l’inflation annuelle marocaine a atteint 8,3% en 2022 du fait d’une flambée des prix favorisée par la guerre en Ukraine, combinée à la réorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales. D’autres risques baissiers, notamment la sécheresse, la décélération des principaux partenaires commerciaux du pays dans la zone euro, et de nouveaux chocs climatiques potentiels persistent.
Notons que les autorités prévoient la mise en œuvre de plusieurs réformes visant à soulager les ménages modestes et vulnérables de l’impact de la hausse des prix des denrées alimentaires et des autres produits due à l’inflation. Entre autres, « la réforme majeure du filet de sécurité sociale prévue par le Royaume permettra un ciblage efficace des subventions pour soutenir les pauvres et les vulnérables ».
Pour rappel, cette réforme du filet de sécurité est d’autant plus importante, vu qu’en 2022, malgré les subventions générales sur les produits de base et le maintien des prix réglementés préexistants, l’inflation annuelle était, de près d’un tiers, plus élevée pour les 10% les plus pauvres de la population, par rapport aux 10% les plus riches. La Banque estime aussi que ces nouvelles mesures permettront « d’éviter que davantage de personnes ne tombent dans la pauvreté ».
Zangouna KONE