Au Maroc, le bénéfice des Banques Commerciales sera sous pression en 2022 (RAPPORT)

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Selon l’Agence de notation S&P Global Ratings que le bénéfice net des banques commerciales actives au Maroc sera sous pression en 2022. L’agence de notation américaine évoque un ensemble de facteurs qui permettent de parvenir à cette conclusion.

Sur le plan conjoncturel, les banques marocaines comme celles de plusieurs économies dans le monde sont exposées aux conséquences de l’inflation qui pénalise le pouvoir d’achat et donc la capacité de rembourser des clients. Pour cela, l’agence ecofin estime que ce choix survient dans le sillage de la Covid-19 pour laquelle le gouvernement avait négocié des moratoires de remboursement de dette pour près de 122 milliards de dirhams marocains (11,5 milliards USD).

Les informations rapportées par le secteur soulignaient que 76,4% de ces créances avaient été remboursées, mais un montant équivalent à 18,4% était encore placé en situation soit de dépréciation dans les comptes des banques, soit de défaut de paiement à la fin de l’année 2021. A la suite de cela, le gouvernement n’a pas renouvelé le mécanisme du moratoire.

Avec une conjoncture internationale qui plombe les revenus des exportations en provenance de l’Europe (principal partenaire économique), la capacité à créer de nouveaux emplois, et le pouvoir de dépenses des entreprises et des ménages, S&P Global Ratings s’attend à une nouvelle progression des créances douteuses dont l’encours a déjà atteint 9,5% à la fin juin 2022, contre 5,7% sur la période de 2016 à 2018.

Le deuxième défi que connaissent les banques commerciales actives au Maroc, c’est le ralentissement des activités sur l’opportunité que représentent les crédits immobiliers. La pression sur les revenus fait que les ménages et entreprises ne sont plus largement demandeurs dans un secteur qui se développe principalement grâce au crédit bancaire. Certes, les prêts dans le secteur ont évolué de 3% sur les 8 premiers mois de 2022, mais c’est à comparer avec l’évolution de 5% pour l’ensemble des crédits bancaires sur la période.

Le troisième défi qui revient est celui de l’expansion des banques marocaines en Afrique subsaharienne. Un environnement rentable selon S&P Global Ratings, mais qui comporte des risques comme la possibilité de défaut des Etats gros clients des banques. Mais au-delà de ces « risques », le secteur reste bien solide. Il peut compter sur des dépôts de long terme non rémunérés notamment de la part des Marocains de l’étranger, et d’un marché où les risques de disruption par des fintechs sont assez faibles.

Notons que depuis le début de l’année 2022, les valeurs boursières des 5 principales banques cotées sur ce marché financier sont en baisse, et les opportunités de progression sont faibles, et les ratios de cours sur bénéfice net sont au-dessus de 17x. Cliquez ici

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