Au Maroc, l’État prévoit une récolte anticipée de 80 000 tonnes d’avocats au cours de la campagne 2025-2026

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Maroc, le gouvernement prévoit maintenant une récolte anticipée de 80 000 tonnes d’avocats pour la saison agricole 2025/2026. Cette information a été révélé au grand public par Abdelkrim Allaoui, le président influent de l’Association des producteurs d’avocats de la région du Gharb, [qui est reconnue comme la principale zone de production du fruit, NDLR], lors d’une interview exclusive accordée au site spécialisé dans le domaine agricole, Fresh Plaza, le mercredi 13 août 2025.

Ce chiffre annoncé marque une réduction significative estimée entre 40 à 50 % comparativement aux prévisions initiales optimistes qui visaient entre 140 000 et 160 000 tonnes. Cette nouvelle projection, si elle se révèle exacte comme prévu, indiquerait également une diminution substantielle de près de 30 % par rapport à la production record de 115 000 tonnes que l’on a vu au cours de la campagne agricole précédente. Cette baisse attendue est une indicatrice clé des défis actuels auxquels le secteur agricole marocain est confronté, qu’ils soient d’origine climatique ou économique.

D’après M. Allaoui, cette nouvelle réalité à laquelle est confronté l’appareil productif s’explique par une succession d’événements climatiques extrêmes survenus entre mars et juillet 2025, qui ont provoqué la chute prématurée des fruits dans les vergers, perturbant ainsi l’économie et l’écosystème local. Ces conditions météorologiques défavorables ont débuté en mars, marquées par des températures anormalement basses, accompagnées de pluies torrentielles qui ont entravé les processus vitaux de floraison des arbres fruitiers, ayant pour effet de compromettre la future récolte. La région du Gharb, zone agricole clé, a par la suite été mise à rude épreuve par une vague de chaleur intense qui a duré trois jours consécutifs, du 28 au 30 juillet, avec des températures atteignant 40 °C à Kénitra et un impressionnant 49 °C à Moulay Bousselhem. En conséquence, les arbres n’ont pas réussi à résister à cette chaleur exceptionnelle, entraînant ainsi une perte substantielle de fruits, qui affecte non seulement la production mais aussi les moyens de subsistance des agriculteurs locaux.

Dans ce contexte particulier et délicat, des doutes persistent quant à la réelle capacité de la filière agricole à maintenir sa production au-dessus des 80 000 tonnes de rendement prévues initialement. Cette incertitude est renforcée par l’arrivée du mois d’octobre, traditionnellement marqué par des conditions météorologiques difficiles, incluant des tempêtes et des vents violents qui s’abattent sur la côte atlantique, constituant ainsi une menace supplémentaire pour la santé et la productivité des vergers concernés.

Alors que près de 90 % de la production marocaine d’avocats est destinée à être exportée sur des marchés internationaux, la baisse de l’offre qui se profile à l’horizon devrait également se matérialiser par une réduction significative des volumes qui pourront être commercialisés à l’étranger. Cette diminution des quantités exportables pourrait avoir des répercussions économiques notables.

« Les producteurs, confrontés à ces défis, devront redoubler de diligence et mettre en œuvre des efforts agronomiques considérables pour s’assurer que leurs arbres reçoivent les soins nécessaires et que les fruits poussent jusqu’à atteindre un calibre approprié et suffisamment important pour espérer sauver la saison de récolte. Cela ne manquera pas d’avoir un effet inévitable sur les coûts de production, les prix de vente, ainsi que sur les méthodes de commercialisation. », souligne également M. Allaoui, appelant à une mobilisation générale de la filière.

Bien que, pour l’instant, aucune prévision concrète n’ait été élaborée concernant ce secteur d’activité spécifique, il est possible que les difficultés rencontrées par l’industrie marocaine puissent modifier une fois de plus l’ordre établi parmi les principaux exportateurs africains de ce fruit précieux. Cette situation, pleine de défis et d’incertitudes, souligne à quel point l’industrie marocaine évolue dans un environnement international compétitif et en constante évolution. À la conclusion de la campagne fructueuse de 2024/2025, le Royaume chérifien s’est hissé au rang de deuxième exportateur du continent africain, dépassé uniquement par le Kenya mais prenant l’avantage sur l’Afrique du Sud, avec une performance notable de 100 000 tonnes exportées vers divers marchés internationaux, ce qui témoigne de l’importance et de l’impact du royaume dans le commerce mondial de ce produit.

Abdoulaye KONÉ 

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