(CROISSANCE AFRIQUE)- La Banque centrale du Nigeria (CBN) a pris une décision cruciale lors de sa réunion par le biais de son Comité de Politique Monétaire (CPM) : maintenir tous ses paramètres directeurs, tenue à Abuja les 19 et 20 mai 2025.
Ainsi, le taux directeur demeure à 27,50 %, un chiffre qui se veut un signal fort pour les investisseurs et les marchés financiers, soulignant l’engagement de la banque à stabiliser l’économie nigériane dans un contexte de fluctuation.
Parallèlement, le taux de réserve obligatoire pour les banques commerciales est fixé à 50 % (16 % pour les banques d’affaires), et le ratio de liquidité reste à 30 %.
Cette décision stratégique vise à renforcer les signes de stabilisation économique observés ces derniers mois et à poursuivre les efforts contre une inflation encore élevée, qui continue de poser un défi au pouvoir d’achat des ménages. Bien que l’inflation soit encore supérieure aux normes de confort, elle montre cependant des signes encourageants de ralentissement.
D’après les dernières données du Bureau national des statistiques, le taux d’inflation globale a diminué, passant de 24,23 % en mars à 23,71 % en avril 2025 sur une base annuelle, un mouvement qui pourrait ouvrir la voie à une confiance renouvelée des consommateurs. De plus, l’évolution mensuelle de l’inflation est en repli, atteignant 1,86 % contre 3,9 % le mois précédent.
Ce déclin significatif est principalement attribué à la baisse de l’inflation alimentaire, qui s’établit maintenant à 21,26 %, ainsi qu’à une réduction de l’inflation de base à 23,39 %. Ces évolutions sont en grande partie dues aux efforts soutenus du gouvernement pour améliorer la sécurité alimentaire et l’approvisionnement agricole, des éléments clés pour garantir la stabilité des prix.
Cependant, plusieurs facteurs continuent d’exercer des pressions inflationnistes sur l’économie nigériane : les coûts énergétiques élevés, une demande soutenue en devises étrangères, la chute des prix du pétrole, et les nouvelles politiques commerciales des États-Unis, qui pourraient potentiellement perturber les échanges commerciaux.
Dans ce contexte chaotique, le Fonds Monétaire International (FMI) a également revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le Nigéria en 2025, les abaissant à 2,8 %, contre 3,3 % l’année précédente, attirant ainsi l’attention sur la nécessité d’une vigilance économique accrue.
Face à cette situation incertaine, le CPM a choisi de maintenir le statu quo monétaire, préférant observer l’évolution des chocs internes et externes avant d’ajuster, si nécessaire, son orientation monétaire.
Notons que la prochaine réunion du Comité est programmée pour les 21 et 22 juillet 2025, où d’autres mesures pourraient être envisagées en fonction des données économiques actualisées.
Mariam KONE