Au Nigeria, la Banque Centrale octroie l’agrément de 82 bureaux de change visant la régulation du secteur monétique du pays

Date:

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Nigeria, la Banque centrale du Nigéria (CBN) a franchi une étape majeure et significative dans la réforme tant attendue de son marché des devises, en accordant des licences définitives à un total de 82 bureaux de change (BDC).

 Cette décision a été annoncée le lundi 8 décembre 2025, et elle ne se limite pas simplement à un chiffre impressionnant ; elle symbolise également une volonté claire et déterminée de structurer et de sécuriser un secteur qui a longtemps été assombri par l’opacité et les pratiques informelles. Cette avancée constitue une réponse à la nécessité croissante d’un cadre réglementaire solide qui puisse non seulement encourager la transparence, mais aussi protéger les consommateurs et les investisseurs contre les risques associés à des opérations non régulées.

Dans le cadre des pouvoirs conférés par le Bank and Other Financial Institutions Act (BOFIA) de 2020, et conformément aux nouvelles directives relatives aux BDCs qui ont été publiées en 2024, la CBN a mis en place un système de régulation renforcé et rigoureux. Grâce à cette évolution, seuls les bureaux de change qui figurent sur le site officiel de la banque centrale auront désormais l’autorisation d’exercer légalement leurs activités. 

Cette mesure vise à établir des normes strictes de conformité et à garantir que toutes les transactions effectuées dans le secteur des devises respectent les réglementations en vigueur. De plus, toute activité non licenciée sera considérée comme une infraction grave, passible de sanctions sévères, ce qui souligne l’engagement définitif de la CBN à lutter contre les pratiques illicites et à renforcer la confiance du public dans le marché des devises nigérian.

Parmi les 82 opérateurs agréés que l’on retrouve sur le marché, deux ont réussi à se démarquer suffisamment pour être classés comme Tier 1, tandis que 80 autres sont regroupés en Tier 2, une distinction qu’on accorde en fonction de leur niveau de capitalisation financière. Cette catégorisation n’est pas à prendre à la légère : elle a pour but de s’assurer que la taille des bureaux de change, ainsi que leur capacité financière, soient en adéquation avec les exigences strictes de supervision et de conformité réglementaire, ce qui a pour effet de réduire considérablement les risques associés aux pratiques non réglementées qui peuvent nuire à la stabilité du marché.

Derrière cette réforme se dessine un enjeu économique de grande envergure. En effet, depuis plusieurs années, la monnaie nationale, le naira, fait face à une pression grandissante, alimentée non seulement par une demande accrue de devises étrangères, mais également par la prolifération inquiétante d’opérateurs informels qui opèrent en dehors des cadres réglementaires. 

Dans ce contexte, la régulation des bureaux de change (BDC) s’inscrit dans une stratégie beaucoup plus globale visant à assainir le marché des changes, à protéger les consommateurs laissant de plus en plus leurs finances à la merci de fluctuations incontrôlées, et à restaurer la confiance des investisseurs qui, souvent, rechignent à s’engager dans un environnement financièrement instable. En limitant le rôle du marché parallèle, la Banque centrale du Nigeria (CBN) espère ainsi stabiliser la monnaie nationale, tout en améliorant la fluidité des flux de devises, ce qui est crucial pour la santé économique du pays à long terme.

Pour les opérateurs agréés, cette licence représente non seulement une reconnaissance officielle de leur compétence et de leur conformité aux normes établies, mais elle ouvre également la voie à une activité pleinement encadrée, où les réglementations et les contrôles stricts garantissent un environnement de travail juste et réglementé.

 Pour les consommateurs, cette licence constitue une garantie de sécurité, leur offrant l’assurance que les services auxquels ils ont accès répondent à des critères rigoureux de qualité et de transparence, ce qui instille un sentiment de confiance dans leurs transactions. Et pour l’économie dans son ensemble, elle symbolise un pas concret vers un système financier plus robuste, moderne et résilient face aux défis mondiaux, signalant un engagement envers l’innovation et l’intégrité.

Au-delà des frontières nigérianes, cette initiative ambitieuse s’inscrit dans une tendance africaine plus large, illustrant un mouvement collectif vers des pratiques financières plus responsables : plusieurs banques centrales du continent renforcent leur contrôle sur les marchés de change afin de lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux, tout en favorisant l’intégration financière régionale qui est essentielle pour la croissance collective.

 En tant que première économie d’Afrique, le Nigéria entend non seulement montrer la voie en matière de réglementation, mais également démontrer que régulation et transparence peuvent aller de pair avec un dynamisme économique vital, créant ainsi des opportunités tant pour les investisseurs nationaux qu’internationaux, tout en consolidant sa position dans l’économie mondiale.

En agréant un total impressionnant de 82 bureaux de change tout en instaurant des niveaux de capitalisation rigoureux, la Banque Centrale du Nigéria (CBN) ne se limite pas simplement à mettre de l’ordre dans son marché des devises, mais elle élabore également une feuille de route ambitieuse qui vise à transformer son secteur financier en un modèle modernisé. Dans cette vision, la confiance et la sécurité, qui sont des éléments essentiels du bon fonctionnement d’un système économique, redeviennent les maîtres-mots supposés garantir non seulement la stabilité économique, mais aussi l’intégration harmonieuse des acteurs financiers. 

Pour les observateurs et analystes africains, cette initiative constitue un signal fort et révélateur, indiquant que le Nigéria s’engage résolument sur la voie des meilleures pratiques internationales. Cela témoigne de la détermination du pays à prendre des mesures concrètes et pragmatiques pour stabiliser sa monnaie, tout en renforçant la résilience et l’efficacité de son système financier, créant ainsi un environnement propice à l’investissement et à la croissance économique durable.

Moussa KONÉ 

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager:

Populaires

Lire aussi
RELATIFS

En RDC, l’investissement dans le corridor minier avoisine une enveloppe de 600 millions de dollars

  (CROISSANCE AFRIQUE)- En République Démocratique du Congo, une nation...

Sécurisation de l’approvisionnement en Hydrocarbure: le Togo et le Bénin visent un accord stratégique 

(CROISSANCE AFRIQUE)- Afrique de l'ouest, les représentants de la...

Au Tchad,  la dette publique a atteint 3 448,2 milliards de FCFA au premier semestre de l’année 2025

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Tchad, le ministère des Finances, du Budget,...