(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Nigeria, les données officielles estiment que le produit intérieur brut (PIB) nominal du pays s’est établi à 372 800 milliards de nairas en 2024, soit environ 244 milliards de dollars, sur la base d’un taux de change de 1 dollar = 1 529,04 nairas. Avec ces chiffres, l’ont peut dire que les autorités ont opéré un réajustement majeur dans sa comptabilité économique.
Cette information a été donnée, un rapport publié le lundi 21 juillet 2025 par le bureau national des statistique. Ce chiffre résulte d’un exercice de rebasage, qui actualise l’année de référence pour le calcul du PIB à 2019, contre 2010 précédemment.
Aussi, cette révision a entraîné une hausse globale de 41,7 % des estimations nominales, bien que moins marquée que celle de 59,7 % observée lors du précédent rebasage. À titre de comparaison, le PIB nominal rebasé pour 2019 atteint désormais 205 090 milliards de nairas (soit 134 milliards de dollars), contre 213 630 milliards en 2020, 243 300 milliards en 2021, 274 230 milliards en 2022, et 314 020 milliards en 2023.
Sur le plan réel, la croissance du PIB rebasé affiche une contraction de -6,96 % en 2020 en raison de la pandémie, suivie d’une reprise progressive : 0,95 % en 2021, 4,32 % en 2022, 3,04 % en 2023 et 3,38 % en 2024. L’analyse sectorielle révèle des transformations notables dans la structure de l’économie nigériane. L’agriculture, qui avait connu une croissance de 2,66 % en 2020, conserve une dynamique positive avec 1,69 % en 2024. Mais c’est désormais le secteur des services qui affiche la croissance la plus soutenue : +4,43 % en 2024, contre +2,80 % pour l’industrie.
Cette évolution se reflète aussi dans la répartition sectorielle du PIB : avec la nouvelle base 2019, l’agriculture représente 25,83 % du PIB contre 22,12 % auparavant, tandis que les services passent de 50,22 % à 53,09 %. L’industrie, en revanche, voit sa part reculer à 21,08 %, contre 27,65 % selon les anciennes données.
Par ailleurs, le secteur de l’immobilier progresse au troisième rang des plus grands contributeurs au PIB, dépassant le secteur du pétrole brut et du gaz naturel, désormais relégué à la cinquième place. Cette montée en puissance de l’immobilier s’explique par une meilleure prise en compte de l’activité informelle.
Notons que la contribution du secteur informel à l’économie est passée de 41,4 % à 42,5 %, renforçant la crédibilité des données économiques globales. Les principales activités économiques en 2024 sont la production agricole (17,58 %), le commerce (17,42 %), l’immobilier (10,78 %), les télécommunications (6,78 %) et le pétrole et gaz naturel (5,85 %).
Mariam KONE