(CROISSANCE AFRIQUE)-En novembre, l’économie britannique a connu une modeste croissance de 0,1%, un chiffre inférieur aux prévisions des économistes qui anticipaient une augmentation de 0,2%. Ces résultats ont été publiés jeudi par l’Office for National Statistics (ONS).
Parallèlement, le gouvernement travailliste, le Trésor et la Banque d’Angleterre ont exprimé leur soulagement face aux nouvelles concernant l’inflation, qui a ralenti plus que prévu au cours de l’année écoulée jusqu’en décembre. En effet, l’indice des prix à la consommation n’a augmenté que de 2,5% en décembre, une variation qui déçoit les attentes des économistes de Reuters, qui tablaient sur un maintien du taux d’inflation à 2,6% par rapport à novembre. De plus, on observe un ralentissement continu de la croissance des prix de base.
En octobre, le produit intérieur brut (PIB) réel a enregistré une légère contraction de 0,1 %, suite à un déclin similaire en septembre, bien qu’une croissance de 0,2 % ait été constatée en août. Dans le quartier financier de la City de Londres, malgré une certaine vitalité, les fonds d’actions axés sur le Royaume-Uni ont connu des sorties record en 2022.
Selon l’ONS, la modeste augmentation de la production économique en novembre est principalement due à la performance du secteur des services. Bien que ces résultats ne soient pas particulièrement encourageants, ils constituent le premier indicateur positif pour l’économie britannique depuis trois mois.
Suite à la publication de ces chiffres jeudi, la chancelière britannique, Rachel Reeves, a exprimé sa détermination à intensifier les efforts pour stimuler la croissance économique. Elle a souligné la nécessité d’encourager les investissements, de mettre en œuvre des réformes et de s’engager résolument à éliminer le gaspillage des dépenses publiques. Dans un communiqué du Trésor, elle a également annoncé son intention de faire pression sur les régulateurs pour qu’ils intensifient leurs initiatives en faveur de la croissance.
Cependant, l’ONS a rapporté que le PIB réel est resté stable au cours des trois mois précédant novembre, sans enregistrer de croissance par rapport à la période précédente s’étendant jusqu’en août. Dans son rapport, l’institution a noté que, durant cette période, le secteur des services n’a montré aucune expansion, la production a chuté de 0,7 %, alors que le secteur de la construction a connu une légère augmentation de 0,2 %.
Suite à la publication de ces chiffres, la livre sterling a baissé de 0,2 % par rapport au dollar, s’échangeant à 1,2214 $. Cette diminution des échanges se produit alors que la Banque d’Angleterre envisage de réduire ses taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion prévue le 6 février.
Une inflation annuelle inférieure aux attentes pour décembre, annoncée mercredi, a alimenté les prévisions d’une diminution de 25 points de base des taux directeurs durant cette réunion. Si cette réduction se réalise, le taux d’intérêt passerait ainsi de 4,75 % à 4,5 %. Toutefois, les responsables de la Banque d’Angleterre devront également prêter attention aux pressions inflationnistes persistantes, telles que la hausse continue des salaires et l’incertitude entourant les perspectives économiques du Royaume-Uni, tout en gardant à l’esprit que l’objectif d’inflation de la banque centrale reste fixé à 2 %.
Le gouvernement travailliste et le Trésor ont récemment fait face à une pression croissante due à l’augmentation des coûts d’emprunt. Cette situation s’accompagne de préoccupations concernant leurs plans budgétaires, ainsi que la possibilité d’une augmentation de la fiscalité pour les entreprises. Toutefois, ils ont reçu un répit inattendu mercredi, lorsque les nouvelles données sur l’inflation ont révélé un ralentissement de la hausse des prix à la consommation, qui a atteint 2,5 % en décembre, avec une baisse supplémentaire de la croissance des prix de base.
Ce chiffre a été inférieur aux attentes des économistes consultés par Reuters, qui prévoyaient un maintien du taux d’inflation à 2,6 % par rapport à novembre. En outre, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix plus volatils comme ceux des aliments et de l’énergie, a également baissé, atteignant 3,2 % sur les douze mois précédant décembre, comparé à 3,5 % en novembre.
À titre de référence, le taux d’inflation au Royaume-Uni avait connu son niveau le plus bas en septembre, à 1,7 %. Cependant, l’augmentation des coûts du carburant et des services a entraîné une accélération des prix mensuels. En décembre, l’inflation annuelle dans le secteur des services a été mesurée à 4,4 %, marquant une légère diminution par rapport aux 5 % observés en novembre.
Notons que la situation économique actuelle du Royaume-Uni suscite de vives inquiétudes. Les économistes mettent en évidence des perspectives de croissance lente, exacerbées par des défis aussi bien extérieurs qu’intérieurs. Parmi les préoccupations externes figure l’incertitude quant aux futurs tarifs douaniers, en raison de l’arrivée au pouvoir du président élu Donald Trump le 20 janvier. En parallèle, le gouvernement travailliste et le Trésor se trouvent confrontés à des défis budgétaires et économiques qui perdurent depuis le budget d’octobre.
Mariam KONE
